AA - Ankara - Naz Altinsoy - Lorène Barillot
Le Premier ministre turc, lors de son meeting de campagne à Aydin (côte égéenne), le 17 mars, a évoqué dans son discours Adnan Menderes, le Premier ministre de la République turque à avoir été élu au suffrage universel, pendu suite au coup d'Etat militaire du 27 mai 1960, et a comparé la situation de la Turquie d'aujourd'hui avec celle d'avant le Coup d'Etat de 1960.
Recep Tayyip Erdoğan, qui a rappelé qu'Adnan Menderes était un enfant d'Egée et qu'Aydın était sa ville, a déclaré : "Lors des élections, soit nous nous approprierons le combat démocratique mené par Menderes, soit nous prendrons place aux côtés de ceux qui l'ont martyrisé".
Il a ajouté que l'amour du peuple turc pour l'ancien Premier ministre ne pouvait pas s'éteindre, ni les idées de ce dernier, et que "le 30 mars, chaque vote adressé au CHP (Parti républicain du peuple, dans l'opposition, ndlr), serait la négation de Menderes et de son oeuvre, et du combat qu'il avait mené".
"Regardez les titres des journaux, ce sont les mêmes que ceux du 27 mai. Observez le comportement du CHP, vous verrez qu'ils mènent une "politique de tension" comme dans la période qui précédait le 27 mai. Regardez les employeurs, certains syndicats, certaines organisations non-gouvernementales, certains mouvements de jeunesse, il y a aujourd'hui exactement ce qu'il y avait pendant la période qui précédait le 27 mai", a indiqué Recep Tayyip Erdoğan.
"A l'époque, ils ont qualifié Menderes de dictateur, maintenant ils me décrivent ainsi. A l'époque, ils l'ont traité d'ennemi de la liberté, aujourd'hui ils en disent de même pour moi. A l'époque, ils ont dit qu'il avait tué des jeunes, ils en disent de même pour moi aujourd'hui. Ils ont même dit que Menderes 'cachait les cadavres en les passant dans des hâchoirs à viande'. Ils ont blâmé Menderes avec d'ignobles accusations de corruption, maintenant ils en font de même pour moi. Qui ? Kiliçdaroğlu, à la tête du CHP et ceux, avec lui, qui n'ont rien à faire", a déclaré le Premier ministre en campagne en faissant allusion au principal parti d'opposition en Turquie.
Le Premier ministre actuel a également fait remarquer que les élections du 30 mars étaient une occasion pour demander des comptes sur ce qui avait été fait à Menderes.
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