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Erdogan: "Nous sommes confiants quant aux coopérations potentielles avec Donald Trump"

Meltem Bulur, Tuncay Çakmak  | 19.04.2017 - Mıse À Jour : 19.04.2017
Erdogan: "Nous sommes confiants quant aux coopérations potentielles avec Donald Trump"

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, s’est dit satisfait de l’approche affichée pour l’heure par le président américain Donald Trump et a exprimé son souhait de le rencontrer rapidement afin de discuter en détail de la coopération entre les deux pays.

Le chef de l’Etat a donné une interview, mercredi, à la chaîne de TV américaine CNN International. Il a répondu aux questions relatives aux sujets internationaux, aux relations Turquie/Etats-Unis mais aussi sur le référendum de dimanche en Turquie.

Il est d’abord revenu sur sa discussion téléphonique de lundi avec Donald Trump.

"Il m’a appelé pour me féliciter du résultat obtenu au référendum, j’en ai été d’autant plus heureux qu’il l’a fait pendant la célébration de Pâques. Nous avons eu l’occasion de parler de la Syrie et de nos relations bilatérales, et tous les deux sommes décidés à renforcer notre coopération. Je lui ai proposé de nous rencontrer au plus vite pour travailler en détail sur ces questions. Nous devrions bientôt nous rencontrer car notre volonté commune est de renforcer nos relations", a-t-il dit.

Concernant la guerre contre Daech et la situation en Syrie, Erdogan a indiqué qu’il a rappelé la position de la Turquie vis-à-vis de la collaboration des Etats-Unis avec certains groupes terroristes en Syrie (PYD-YPG, branche du PKK) dans le but de combattre Daech.

"Quand le secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères et le patron de la CIA sont venus en Turquie, nous leur avons expliqué que les Etats-Unis, la Coalition Internationale et la Turquie, nous pouvions ensemble facilement battre Daech", a-t-il précisé.

Pour le président Turc, l’approche affichée par Donald Trump est encourageante.

"Nous n’avons pas encore commencer à travailler ensemble, mais nous sommes confiants. Nous souhaitons renforcer notre coopération car n’oublions pas que nous sommes des alliés stratégiques, nous sommes deux pays forts au sein de l’OTAN. Ensemble, nous pouvons relever de nombreux défis. Malheureusement, nous n’avons pas pu le faire avec l’administration Obama", a-t-il déclaré.

Une des questions en suspens qui risque de définir le chemin que va prendre les relations Turquie/Etats-Unis, c’est l’extradition de Fethullah Gulen, leader de l’organisation terroriste FETO, auteur du coup d’Etat raté du 15 juillet.

Malgré les déclarations de certains sénateurs américains et de l’ancien patron de la CIA, John Brennan, exprimant des doutes sur le rôle de FETO dans le putsch raté, Erdogan a exprimé sa confiance quant à une issue heureuse à la question.

"Nous avons déjà discuter de cela avec Trump et d’autres responsables. Les preuves sont nombreuses et évidentes. Gulen est le suspect numéro 1. Il faut laisser la justice faire son travail pour qu’elle mette en lumière tous ceux qui sont impliqués », a-t-il indiqué.

Le président turc a ensuite répondu aux questions relatives aux relations avec l’Union européenne (UE).

« L’UE nous fait attendre derrière la porte depuis 54 ans, quel autre pays a subi un tel traitement ? C’est une chose qui est en soi inacceptable. Malgré cela, nous avons fait de nombreux efforts pour atteindre les normes européennes, mais l’UE n’a jamais respecté les promesses qu’elle nous a faites. L’aide financière promise pour les réfugiés syriens (3 milliards + 3 milliards €) n’a été que partiellement versée alors que notre pays a dépensé plus de 25 milliards de dollars. Pour la question des visas aussi rien n’a été fait, alors que l’Europe devait lever les visas pour nos concitoyens", a-t-il rappelé.

Erdogan a sévèrement critiqué le traitement infligé par l’UE, rappelant que même le nombre de chapitres de négociations est passé de 15 à 34, pour la simple raison que la Turquie est candidate.

"Le Royaume-Uni a voté en faveur du Brexit. Si nous n’arrivons pas à régler ces questions au Parlement, alors nous ferons de même et nous demanderons l’arbitrage de notre peuple, c’est lui qui dira le dernier mot", a-t-il poursuivi.

Pour conclure, le chef de l’Etat est revenu sur le référendum de dimanche et sur les polémiques après l’annonce des résultats non-officiels.

"Je suis un ancien footballeur, la règle est simple : que vous l’emportiez avec un score de 1-0 ou de 5-0, vous obtenez les 3 points. L’essentiel, c’est de gagner", a-t-il dit.

Erdogan a également critiqué les observateurs internationaux qui font état d’une campagne non équitable.

Il a rappelé que la Turquie a instauré l’état d’urgence, mais qu’elle le fait depuis moins longtemps que la France.

"L’Occident a monté un complot contre la Turquie mais celui-ci n’a pas fonctionné. Ils vivent la déception de ne pas avoir réussi. Affirmer que les 48% de NON sont respectables et que les 52% de OUI ne le sont pas, est totalement inacceptable dans une démocratie", a-t-il dénoncé.

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