Erdogan: "Le régime présidentiel est choisi par les plus grandes puissances, nous devons en débattre en Turquie"
"Le peuple attend cette réforme, j’espère maintenant que les partis au parlement n’ignoreront pas plus longtemps cette attente", a déclaré le président turc.

Ankara
AA - Ankara - Tuncay Çakmak
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a défendu le régime présidentiel, qui est selon lui, préféré par les plus grandes puissances mondiales.
Erdogan s’est exprimé, mercredi, lors de sa rencontre traditionnelle avec les maires de quartiers et de villages originaires de différentes provinces de la Turquie.
«Puisque les grandes puissances de ce monde sont actuellement gouvernés par un régime présidentiel, cela signifie qu’il possède certaines caractéristiques essentielles», a-t-il dit.
«Pourquoi en a-t-on peur en Turquie, le peuple attend cette réforme, j’espère maintenant que les partis au parlement n’ignoreront pas plus longtemps cette attente», a-t-il encore dit.
Pour le président turc, le système actuel, hérité du coup d’Etat militaire de 1980, n’est plus en mesure de porter la Turquie vers l’avant, et comporte de nombreuses lacunes susceptibles de bloquer le pays.
«Nous avons bien vu ses limites entre les législatives du 7 juin et du celles du 1er novembre. L’oligarchie bureaucratique s’est quasiment opposée aux élus. Si les gouvernements ne sont pas assez forts, la bureaucratie cherche à gouverner, ce n’est pas valable seulement pour notre pays» , a-t-il expliqué.
Pour Erdogan, les citoyens doivent débattre davantage du système présidentiel.
Le chef de l’Etat a indiqué à ce propos, qu’il reste confiant quant à une avancée positive en faveur d’une nouvelle constitution en Turquie, tout en espérant voir une attitude plus responsable que dans le passé de la part des autres partis présents au parlement.
Le président de la République est, par ailleurs, revenu sur la crise entre la Turquie et la Russie, causée par l'incident de l'avion russe abattu pour avoir violé l’espace aérien turc.
«La boite noire a été endommagée, elle n’a donc pas pu être analysée, a-t-il rappelé. De notre côté, nous n'avons aucun doute sur les informations qu'elle contenait. Le monde entier a reconnu que la Turquie a agi en conformité avec le droit."
"La Russie n'a peut-être pas pu récupérer le contenu de la boîte noire mais cet évènement a permis de déchiffrer de nombreuses choses en Turquie: Certains auraient préféré que Poutine ait raison, pour qu'Erdogan ait tort. Ce sont des ennemis de la Turquie", a-t-il poursuivi.
Erdogan a sévèrement dénoncé le comportement de certains membres de l’opposition qui saisissent chaque occasion pour «trahir leur pays».
«Nous n’attendons pas de leur part qu’ils nous soutiennent dans la défense de notre souveraineté territoriale. Mais de là à souffler aux oreilles de la partie adverse, soyez surs qu’ils rendront des comptes pour cela», a-t-il déclaré.
«Il est certain que nous ferons payer à ceux qui visent notre unité, notre fraternité et notre indépendance et ceux qui se tiennent aux côtés des terroristes, a-t-il lancé. Nous nous opposerons à ceux qui veulent couler le bateau dans lequel ils se trouvent.»
Erdogan a de nouveau rappelé la détermination de l’Etat et du gouvernement turcs à lutter jusqu’au bout contre l’organisation terroriste PKK et l’organisation étatique parallèle.
«Nous défendrons les droits et intérêts de notre peuple contre toute atteinte à la stabilité et à la confiance que nous avons dans notre pays", a-t-il affirmé.
«Ni cette organisation [terroriste PKK], ni les partis politiques et les ONG qui s'allient à elle, n'ont une crédibilité auprès de notre peuple et de notre Etat", a-t-il expliqué.
"Quand nous aurons éliminé les membres de l'organisation terroriste des villes et des quartiers, nous commencerons la reconstruction avec les habitants de la région, qui sont nos interlocuteurs", a-t-il conclu.
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