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Erdogan: "L'attaque contre nos soldats à Idleb est un tournant important pour la Turquie en Syrie"

- "Si le régime syrien ne se retire pas, en février, des zones des points d'observation turcs à Idleb, la Turquie sera dans l’obligation d’agir", a notamment mis en garde le Président turc.

Alper Atalay, Tuncay Çakmak  | 05.02.2020 - Mıse À Jour : 05.02.2020
Erdogan: "L'attaque contre nos soldats à Idleb est un tournant important pour la Turquie en Syrie"

TBMM

AA - Ankara

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé que la Turquie va désormais poursuivre une nouvelle politique en Syrie, avertissant contre toute nouvelle attaque qui pourrait prendre pour cible les soldats turcs à Idleb.

Le Chef de l’Etat turc s’exprimait, mercredi, lors de la réunion hebdomadaire du groupe de l’AK Parti (Parti de la Justice et du Développement) au Parlement turc à Ankara.

Erdogan a réservé une longue partie de son intervention aux derniers développements en Syrie, où 8 soldats turcs ont été tués lundi dans une attaque du régime syrien dans la zone de désescalade d’Idleb.

L’Armée turque avait alors immédiatement riposté détruisant des dizaines de position des forces du régime syrien, et neutralisant 76 de ses membres.

Suite à cette montée des tensions dans la région, le Président turc s’est entretenu, mardi, avec la Chancelière allemande Angela Merkel, et surtout avec le Président russe Vladimir Poutine, principal soutien de Bachar al-Assad en Syrie.

"L'attaque contre nos soldats à Idleb est un tournant important pour la Turquie en Syrie", a-t-il d’abord lancé.

"Toute attaque contre nos soldats ou les groupes amis avec qui nous coopérons en Syrie, sera l'objet d'une réponse forte. Personne ne peut contester notre droit à assurer la protection de nos soldats à Idleb en Syrie", a-t-il déclaré, fustigeant à nouveau le comportement agressif et irresponsable du régime syrien.

Mais Erdogan ne s’est pas limité aux seules attaques contre les positions turques à Idleb, il a aussi rappelé le sort inacceptable des centaines de milliers de civils innocents qui fuient les attaques sur Idleb, se dirigeant vers la frontière turque.

Il a renouvelé ses appels à la communauté internationale pour une prise en charge partagée de ces réfugiés, une mission que la Turquie n’est plus en mesure d’assurer toute seule. La Turquie accueille déjà plus de 3,6 millions de Syriens sur son sol.

Dans ce sens, le Chef de l’Etat turc appelle la Russie, et les autres parties des processus d’Astana et de Sotchi à faire respecter les accords sur la zone de désescalade d’Idleb.

"Les accords sur la Syrie ne sont pas respectés", a-t-il insisté.

Et de lancer : "Si le régime syrien ne se retire pas, en février, des zones des points d'observation turcs à Idleb, la Turquie sera dans l’obligation d’agir".

"De la même manière que le régime syrien répond au moindre petit tir en prenant pour cible les civils, désormais, chaque tir et violation du régime et de ses forces armées seront la cible de nos réponses. Les forces armées terrestres et aériennes turques agiront, en toute liberté, à Idleb et dans toutes les régions de nos opérations, en cas de nécessité", a-t-il poursuivi.

"Quel que soit ce qu'elle décide de faire, la Turquie agit dans le principe de ne toucher aucune vie innocente. Notre civilisation et notre culture nous invitent à écraser l'oppresseur et à défendre les opprimés", a-t-il encore précisé.

Ces questions ont fait l’objet "de discussions sérieuses et constructives" avec le Président Poutine lors de leur échange téléphonique de mardi soir, a indiqué Erdogan.

"La crise de l'avion russe abattu que nous avons vécue avec la Russie [2015], crise dans laquelle FETO a joué un rôle évident, a rendu la crise syrienne encore plus compliquée à nos yeux", a-t-il rappelé.

"Nous n'avons absolument pas pour volonté de nous retrouver face à face avec un quelconque pays, un allié ou un pays ami. La seule chose que nous attendons de la Russie, c'est qu'elle comprenne bien nos sensibilités sur la Syrie", a-t-il affirmé.

- Le plan américain pour la Palestine :

Le Président turc est ensuite revenu sur le prétendu "accord du siècle" annoncé la semaine passée par Donald Trump au sujet du conflit israélo-palestinien.

Il a rappelé que la Turquie s’est immédiatement opposée à ce plan, se félicitant du fait que cette position claire d’Ankara a poussé certains pays arabes et musulmans à prendre une posture plus honorable.

"Le véritable but du plan dévoilé est de légitimer les politiques d'occupation, d'invasion et de destruction menées depuis 70 ans par Israël", a-t-il estimé.

Et de rappeler en conclusion : "Nous ne soutiendrons en aucun cas un plan que nos frères palestiniens n'acceptent pas".




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