Türkİye

Ces «Afro-Turcs d’Izmir» à l’accent égéen

- Ils sont les « Afro-Turcs » citoyens à la peau noire venus d’Afrique au 16e siècle et installés en Anatolie, principalement à Izmir et des villes comme Aydin et Mugla.

Cécile Pani  | 24.05.2020 - Mıse À Jour : 25.05.2020
Ces «Afro-Turcs d’Izmir» à l’accent égéen

Ankara

AA / Izmir

Les «Afro-Turcs d’Izmir» portent la couleur de leurs ancêtres sur la peau et l’amour de la Turquie dans le cœur.

Depuis les années 1500, les descendants d’immigrés africains venus en Anatolie pour diverses raisons, telles que le travail agricole et le service militaire, vivent dans certaines parties de la ville, comme le quartier de Hasköy dans la ville de Bayindir à Izmir.

- Des citoyennes turques à la peau noire

Bien qu’on les appelle les « Afro-Turques d’Izmir », elles ont toutes des prénoms à consonance turque comme Ayse, Hatice, Sabriye…

Vêtues de tenues typiquement locales, toutes s’expriment en langue turque avec un doux accent égéen.

- "Le bonheur d’être au centre de l’attention"

Au micro de l’Agence Anadolu (AA), Gungor Delibas, une habitante du quartier, décrit son amour pour le "noir et blanc", Sabriye Sinaic parle de ses "petits-enfants métisses", tandis que Sakir Doguluer narre les souvenirs de la guerre des Dardanelles dont plusieurs de ses ancêtres ont participé.

Les Afro-Turcs ajoutent de la couleur non seulement au quartier où ils vivent, mais aussi à la vie de la ville. Mesure Dogan est analphabète, mais connaît toutes les rues du bazar historique de Kemeralti, et Yalcin Yanak, qui y gagne sa vie dans le travail de la peau, se félicite d’être au centre de l’attention dans le bazar.

- Afro-Turcs vivant dans le centre-ville

Mesure Dogan, 70 ans qui gagnait sa vie en vendant des vêtements achetés au bazar, a déclaré au correspondant de AA : ‘’J’ai perdu mon père à un jeune âge. Je me suis mariée mais je n’ai pas eu d’enfant, et mon mari est mort. Ici j’ai qu’un Dieu et des frères et sœurs. Je suis toujours heureuse avec moi-même, Dieu m’a créé comme ça.’’

Yalcin Yanak, 58 ans, qui travaille la peau à Basmane, : ‘’Je n’ai pas vu de discrimination en Turquie. Je ne me sens pas discriminé en tant qu’homme de couleur dans cette ville. Au contraire, il y a plus d’intérêt.’’

- "Nous vivons dans ce pays, c’est aussi notre patrie"

Affirmant qu’il existe des sources historiques selon lesquelles leurs ancêtres se sont installés en Anatolie en tant que travailleurs agricoles ou soldats au cours du 16ème siècle, Doguluer a déclaré :

‘’Nous pensons qu’il y a environ 20-25 mille Afro-Turcs en Turquie. Parce que nous avons un tempérament amical, il n’y a jamais de problème où nous vivons. Nous aimons beaucoup Izmir. Nous sommes nés et avons grandi ici. Mon père a servi dans l’armée pour ce pays. Certains de nos ancêtres se sont battus aux Dardanelles. C’est notre patrie, nous sommes des Turcs à part entière. J’aimerais qu’on retrouve les traces de nos racines, mais c’est dur. Mon fils, lui, a épousé une fille blanche. Nos couleurs se sont ainsi éclaircies.’’

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