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Akar: "La France doit s'excuser auprès de la Turquie au sujet du prétendu incident naval en Méditerranée"

- "C'est en dialoguant que, Turcs et Grecs, devons résoudre nos problèmes, et non en se réfugiant auprès de la France ou de l'UE", a notamment déclaré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

Muhammed Boztepe, Tuncay Çakmak  | 27.08.2020 - Mıse À Jour : 27.08.2020
Akar: "La France doit s'excuser auprès de la Turquie au sujet du prétendu incident naval en Méditerranée"

Ankara

AA - Ankara


Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a appelé la France à agir avec raison et dans le respect du droit, rappelant que la Turquie attend des excuses de Paris au sujet des allégations d’incident naval en Méditerranée, qui se sont avérées fausses.


Le ministre Akar était reçu, jeudi, par les Éditorialistes de l’Agence Anadolu (AA).


Il a répondu aux questions relatives à l’actualité nationale et internationale, notamment sur les derniers développements en Méditerranée orientale où les tensions sont fortes avec la Grèce et les pays qui lui viennent en soutien.


Ankara et Athènes (et la partie grecque de Chypre) ont des différends sur la délimitation des eaux territoriales dans cette partie orientale de la Méditerranée.


La Grèce estime que ses îles dans la région lui procurent davantage de zones en mer, ce qu’Ankara conteste, en donnant l’exemple flagrant de l’île de Meis (Castellorizo).


Le ministre Akar est revenu sur cet exemple : "L’île de Meis se trouve à 2 km de notre littoral, mais à près de 600 km du plateau continental grec. Ils réclament ainsi 40 mille km2 de zone en mer. C’est totalement insensé", a-t-il relevé.


Dans cette zone contestée, la Turquie mène des activités de recherche sismique, à travers son navire Oruç Reis.


"Nous faisons des recherches sismiques, en fonction de nos droits et intérêts, de manière pacifique, dans des zones qui nous appartiennent", a-t-il expliqué.


Mais Athènes conteste ce droit à la Turquie et a sollicité l’aide des européens, en premier lieu de la France. Paris a immédiatement répondu favorablement en renforçant sa présence militaire dans la région.


"Nous considérons que c'est une erreur de porter des activités économiques à d'autres niveaux. Nous ne faisons que protéger nos navires qui mènent des activités en mer. Ça ne va plus loin que ça", a-t-il rappelé.


"Mais il ne faut pas tester la force et la puissance de la Turquie. Nous sommes déterminés à défendre nos droits et intérêts", a-t-il mis en garde.


Cependant, Ankara, comme l’a plusieurs fois répété le Président de la République Recep Tayyip Erdogan, laisse la porte ouverte au dialogue et multiplie ses appels dans ce sens.


"C'est en dialoguant que, Turcs et Grecs, devons résoudre nos problèmes, et non en se réfugiant auprès de la France ou de l'UE", a déclaré le ministre Akar.


Et de lancer un appel : "Si nos homologues grecs le souhaitent, le décident, nous serons heureux de les accueillir en Turquie dans les prochains jours. Nous sommes en faveur du dialogue. Nous voulons la paix et la stabilité, mais nous voulons aussi accéder à nos droits".


- Les tensions avec Paris :


Ankara dénonce par ailleurs le soutien sans faille de Paris à Athènes, dans une région où la France n’a aucun littoral.


Le ministre turc de la Défense a, dans ce contexte, dénoncé les dernières déclarations de la France sur le sujet et sur la Turquie : "Ce n'est plus l'heure d'agir comme des caïds, vous ne pouvez pas nous forcer ainsi à faire certaines choses", a-t-il lancé.


Hulusi Akar a également rappelé les divergences entre Ankara et Paris au sujet de la Libye, soulignant l’affaire du prétendu "incident naval entre des frégates turques et françaises" au large de la Libye.


"Les allégations de la France sur un prétendu incident naval se sont avérées fausses", a-t-il assuré, avant de réclamer : "La France doit s'excuser auprès de la République de Turquie".


Akar a fermement critiqué le discours et le comportement hostile de la France, qui ignore les droits et intérêts de la Turquie en Méditerranée. "Nous attendons de la France qu'elle agisse avec raison et dans le respect du droit", a-t-il dit.


- La situation en Libye :


Sur la Libye justement, le ministre Akar a répondu aux informations affirmant que la Turquie va installer une base militaire dans ce pays.


"Nous allons créer un centre de formation où nous formerons nos frères libyens. Ce n'est pas la peine d'en faire toute une histoire", a-t-il expliqué.


"En Libye, nous menons des activités humanitaires et des actions respectueuses du droit international, et nous allons continuer à le faire", a-t-il ajouté.

Le ministre a terminé en dénonçant les discours accusateurs proférés contre la Turquie, affirmant que ce comportement ne favorisera pas l’émergence de la vérité.

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