Pourparlers de paix à Istanbul : Kiev salue un échange de prisonniers et appelle à accentuer la pression sur Moscou
– « 1 000 familles ukrainiennes réunies, ce sera aussi à mettre au crédit de Donald Trump. Car la dynamique de paix des derniers mois a créé la pression nécessaire », a déclaré Andrii Sybiha

Istanbul
AA / Istanbul / Alperen Aktas
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, a estimé que le dernier cycle de pourparlers à Istanbul avait produit des résultats concrets, notamment la libération de 1 000 Ukrainiens. Il a toutefois appelé à accentuer la pression internationale sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu total.
« Les résultats de cette semaine de diplomatie intensive peuvent être analysés sous trois angles : ukrainien, russe et mondial », a écrit Sybiha samedi sur X, après des pourparlers trilatéraux entre l’Ukraine, la Russie et la Türkiye.
Selon lui, « du point de vue ukrainien, nous avons réaffirmé notre engagement pour la paix et convenu du retour de 1 000 de nos citoyens. Rien que pour cela, ces négociations valaient la peine. »
Sybiha a attribué cette avancée à l’action conjointe du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son homologue américain Donald Trump : « 1 000 familles ukrainiennes réunies, c’est aussi à mettre au crédit de Donald Trump. La dynamique en faveur de la paix ces derniers mois a généré la pression nécessaire. »
Il a cependant accusé la Russie d’avoir utilisé la réunion d’Istanbul pour gagner du temps face aux pressions occidentales et pour simuler un processus de paix : « Poutine a instrumentalisé la réunion d’Istanbul à des fins de propagande interne… Il cherche à apparaître constructif tout en refusant de mettre fin à la guerre. »
D’un point de vue international, Sybiha a affirmé que la sincérité de Moscou ne pourra être jugée qu’à travers « un cessez-le-feu inconditionnel, total et durable. »
Il a averti : « Tant qu’aucun cessez-le-feu n’est convenu, on ne peut pas affirmer que la Russie négocie de bonne foi. »
Sybiha a également mis en garde contre toute instrumentalisation du processus d’Istanbul par Moscou : « Ce sommet ne doit en aucun cas servir de prétexte à la Russie pour poursuivre son agression. Tout retard dans l’annonce d’un cessez-le-feu doit entraîner de nouvelles sanctions. »
Se félicitant du 17e paquet de sanctions adopté par l’Union européenne, il a appelé à aller plus loin : « plafonnement du prix du pétrole, embargo sur l’énergie russe en Europe, sanctions contre la flotte fantôme, sanctions sectorielles complètes sur toutes les banques, y compris la banque centrale. »
Enfin, Sybiha a plaidé pour un soutien militaire et économique renforcé à l’Ukraine : « aide à la défense, renforcement du bouclier aérien, investissements directs dans l’industrie de défense ukrainienne… Chaque jour de refus doit accentuer la pression sur Moscou. »
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba