Les États-Unis prêts à financer des projets nucléaires viables en Türkiye
- Washington et Ankara sont « de profonds amis et de bons partenaires », déclare un conseiller du Département d’État américain

Istanbul
AA / Istanbul / Firdevs Yuksel et Handan Kazanci
Les agences de financement américaines se disent prêtes à soutenir des projets d’énergie nucléaire en Türkiye, en particulier les petits réacteurs modulaires (SMR), mais attendent des propositions viables pour aller de l’avant, a déclaré un haut conseiller du Département d’État américain.
« Nous attendons que les projets arrivent pour pouvoir, disons… faire correspondre le projet avec les fonds », a confié Justin Friedman à Anadolu, en marge du 11e Sommet sur les centrales nucléaires, organisé à Istanbul les 1er et 2 juillet.
« Ils sont prêts à agir ; il nous faut simplement de bons projets », a-t-il ajouté.
Friedman a précisé que la Banque américaine d’exportation et d’importation (US EXIM Bank) ainsi que la Société américaine de financement du développement international (DFC) ont déjà émis des lettres d’intérêt représentant plus de 17 milliards de dollars pour des projets nucléaires en Roumanie et en Pologne, et qu’elles s’intéressent désormais à la Türkiye.
« Je sais qu’elles explorent des opportunités ici en Türkiye et disposent de programmes pour faire avancer les SMR en particulier », a-t-il poursuivi.
La Türkiye construit actuellement sa première centrale nucléaire, le projet Akkuyu composé de quatre unités sur la côte méditerranéenne, en partenariat avec l’agence nucléaire d’État russe, Rosatom. Une fois entièrement opérationnelle, la centrale devrait couvrir environ 10 % des besoins en électricité du pays pendant au moins 60 ans.
Ankara envisage également la construction de centrales de grande envergure à Sinop, sur la mer Noire, et dans la région de Thrace, au nord-ouest du pays, visant une capacité nucléaire installée de 20 gigawatts d’ici 2050. Les responsables turcs évaluent également l’intégration des SMR dans le mix énergétique à long terme.
Friedman, qui a été conseiller politique à l’ambassade des États-Unis à Ankara entre 2014 et 2017, estime qu’il existe un potentiel naturel de coopération entre les entreprises américaines et turques dans le secteur des SMR.
« Les entreprises turques fournissent déjà aujourd’hui des pièces, des équipements et des services pour des projets nucléaires à l’étranger », a-t-il souligné. « Il est donc naturel que les entreprises américaines souhaitent tirer parti de cette expertise dans le cadre de projets envisagés ici, en Türkiye. »
- La coopération dans le nucléaire pourrait renforcer le partenariat entre les deux pays, selon Friedman
Friedman a qualifié cette période de « moment enthousiasmant » pour le secteur nucléaire mondial, soulignant que le président américain Donald Trump s’est fixé pour objectif d’atteindre 400 gigawatts de capacité nucléaire aux États-Unis d’ici 2050. « C’est un objectif très ambitieux, et c’est pourquoi les États-Unis sont en tête dans le monde entier », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que Washington considère la coopération nucléaire comme un pilier essentiel de sa relation stratégique élargie avec Ankara. « Le nucléaire en fait partie. Et nous espérons qu’en travaillant ensemble sur cette question, nous pourrons renforcer et développer notre partenariat », a-t-il déclaré.
Friedman a rappelé que les États-Unis et la Türkiye sont « de profonds amis et de bons partenaires », exprimant son espoir de voir la coopération nucléaire continuer à se développer. « Nous voyons, des deux côtés, une volonté d’aller de l’avant, et je suis simplement heureux d’être ici et de participer à cela », a-t-il confié.
Interrogé sur la possibilité d’un accord bilatéral dans le domaine nucléaire, Friedman a répondu : « J’espère un accord prochainement. J’aimerais faire partie de l’équipe qui le concrétisera. Mais je n’ai rien à annoncer pour l’instant. »
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba