AA / Tunis / Adel Thabti, Akif Turan

L'ambassadeur de Türkiye en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, a déclaré, environ deux mois après avoir pris ses fonctions, qu'environ 400 entreprises turques étaient intéressées à l'idée d'investir en Tunisie et profiter de ses relations avec le reste des pays africains.

Dans une interview accordée à Anadolu, Demircan a fait savoir ce qui suit: "L'économie est le pilier le plus important de toute relation. L'investissement, l'industrie et le commerce constituent une base solide pour tout lien que peuvent entretenir deux pays".

Et de poursuivre: "Avant de venir en Tunisie, le président Recep Tayyip Erdogan m'a conseillé de m'entretenir avec des hommes d'affaires et des investisseurs pour savoir comment ils voient les relations avec la Tunisie, l'investissement et le commerce dans la région".

"Notre ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a souligné, lors de sa rencontre avec les ambassadeurs nouvellement désignés, que l'une des tâches les plus importantes de la mission diplomatique étrangère est d'être un élément actif dans tous les domaines et de savoir les développer", a-t-il ajouté.

L'ambassadeur turc a également affirmé que lorsqu'on apporte des investissements aux deux parties, les relations se développent facilement. Sans cela, les autres domaines seraient bloqués.

** 400 entreprises turques, 106 entreprises tunisiennes

En ce qui se rapporte à l'investissement en Tunisie, Demircan a déclaré ce qui suit: "J'ai parlé avec 400 entreprises turques et j'ai perçu une réactivité notamment dans l'industrie. Les industriels veulent investir à l'étranger moyennant des outils et de l'expérience, car la Türkiye a une grande capacité d'investissement que le marché local ne suffit pas".

"Nous devons chercher des opportunités d'investissement en Tunisie et explorer celles offertes par ses relations avec les autres pays d'Afrique, tels que l'Algérie, la Libye, le Maroc, entre autres", a-t-il expliqué, rappelant qu'en termes de distance, la Tunisie est très proche de la Türkiye.

L'ambassadeur a ensuite expliqué: "Notre première opportunité est d'investir dans l'industrie tunisienne, ce qui signifie transférer des matériaux de la Türkiye pour parachever leur fabrication en Tunisie. Une partie du produit reste en Tunisie, tandis que la majeure partie ira aux pays arabes et africains".

Et de préciser: "C'est ce dont j'ai discuté avec 400 entreprises turques il y a 5 mois, et à mon arrivée en Tunisie, fin mars, j'ai voulu en parler avec des hommes d'affaires et avec l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (FIPA/Officiel)".

Ahmet Misbah Demircan a évoqué ses contacts avec des hommes d'affaires tunisiens dans le but d'encourager les investissements et la coopération entre les deux pays: "Nos premières rencontres à l'ambassade ont eu lieu avec des représentants de 106 structures tunisiennes, dont l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) et la FIPA qui revêt une très importance pour les investisseurs étrangers et qui les oriente vers les domaines requis en leur donnant des explications".

**Culture et éducation

Quant à la coopération turco-tunisienne dans le domaine de la culture, Demircan a souligné que les idées se croisent, mais qu'il y a des points divergence dans la façon de vivre entre les deux pays et c'est ce qui crée la richesse, selon lui.

"Culturellement, les sociétés turque et tunisienne s'inspirent l'une de l'autre. Le plus important est que nous soyons respectivement ouverts", a-t-il ajouté.

Pour ce qui est du volet de l'éducation, l'ambassadeur a précisé que récemment, 30 universités turques ont ouvert les portes aux étudiants tunisiens pour qu'ils aient l'opportunité d'étudier en Türkiye et d'investir dans le domaine de la médecine et des hôpitaux en Tunisie.

"Nous avons 200 universités en Türkiye, avec 300 000 personnes qui ont afflué pour étudier dans divers domaines dont 1 600 étudiants tunisiens", a-t-il détaillé, ajoutant: "Nous avons de bonnes études notamment en médecine et en odontologie et nous serions ravis si les Tunisiens viennent chez nous".

"Ils apprendront le turc, comme nous apprendrons l'arabe, chose qui facilitera les relations industrielles et commerciales", car le processus ne peut être mené à bien sans les humains, d'après lui.

L'ambassadeur de Türkiye en Tunisie a conclu ses déclarations comme suit: "La premier investissement à engager entre les deux pays est l'éducation. Cette énergie sera par la suite transformée et transférées vers l'industrie et le commerce pour un avenir plus lumineux".

*Traduit de l'arabe par Malèk Jomni