AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan

L’ambassadeur de Türkiye auprès des Nations unies a appelé vendredi la communauté internationale à exercer une pression collective sur Israël pour qu’il adhère au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et accepte des inspections complètes de l’AIEA, dans un contexte de frappes continues contre l’Iran.

« La Türkiye condamne avec la plus grande fermeté les récentes attaques menées par Israël contre l’Iran », a déclaré Ahmet Yildiz lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à l’Iran, qualifiant ces frappes de « violation manifeste de la Charte des Nations unies ».

Soulignant qu’un « affrontement régional plus large aggraverait le risque de déversement nucléaire ou radiologique et provoquerait des déplacements massifs », Yildiz a averti que cela pourrait également « perturber les routes commerciales et de transport mondiales et compromettre la sécurité énergétique dans un contexte déjà instable ».

Il a dénoncé les « frappes délibérées d’Israël contre des installations nucléaires iraniennes sous garanties » comme étant « sans précédent », estimant qu’elles « violent le droit international » ainsi que les accords avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

« Les activités de vérification de l’AIEA en Iran sont déjà entravées », a-t-il noté.

Qualifiant de « profondément troublant » le fait qu’« un État non signataire du TNP, qui cultive volontairement l’opacité sur ses capacités nucléaires, s’en prenne aux infrastructures nucléaires d’un État membre, sous garanties », Yildiz a déclaré : « Cette imprudence frappe au cœur du régime mondial de non-prolifération et nous oblige à réfléchir à ses répercussions à long terme. »

« La communauté internationale doit donc s’unir pour inciter Israël à adhérer au TNP en tant qu’État non doté de l’arme nucléaire et à accepter des inspections rigoureuses de l’AIEA », a-t-il insisté.

Réaffirmant l’engagement de la Türkiye en faveur de la diplomatie, il a ajouté : « Nous continuons de croire que la diplomatie est la seule voie raisonnable. »

Il a également souligné que la crise dans la bande de Gaza ne devait pas être reléguée au second plan, avertissant : « L’offensive israélienne contre l’Iran ne saurait faire oublier les crimes en cours contre le peuple palestinien. »

« Imposer la paix n’est plus une simple option ; c’est désormais une nécessité pour préserver la crédibilité du système onusien et défendre le droit international », a-t-il conclu.

* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba