AA / Istanbul / Kanyshai Butun

Dans le monde, quelque 251 millions d’enfants et de jeunes n’ont toujours pas accès à l’éducation, a déclaré vendredi la Première dame de la Türkiye, Emine Erdogan, lors du 5ᵉ Sommet de l’éducation d’Istanbul.

Le forum a réuni pendant deux jours des responsables politiques, universitaires, enseignants, chercheurs, leaders d’opinion et représentants de la société civile venus de plusieurs pays pour débattre des enjeux contemporains de l’éducation.

Le sommet annuel, organisé par la Fondation turque Maarif (spécialisée dans l’éducation), s’est tenu cette année sous le thème « Guérir le monde par l’éducation », avec Anadolu comme l’un des partenaires mondiaux de communication.

Outre Erdogan, les intervenants de la séance d’ouverture comprenaient la Première dame syrienne Latifa Al-Droubi, le ministre turc de l’Éducation nationale Yusuf Tekin, ainsi que le président de la Fondation Maarif, Mahmut Ozdil.

Dans son discours, Erdogan a souligné que le sommet mettrait en lumière la capacité de l’éducation à « nourrir l’âme de l’humanité, panser ses blessures et dissiper l’obscurité ».

« Il nous rappellera que le plus beau monde a été créé par la plume, et que les balances de la justice ne peuvent être rééquilibrées que par ceux qui aspirent à un tel monde », a-t-elle déclaré.


– Inégalités criantes dans l’accès mondial à l’éducation

À l’échelle mondiale, « 251 millions d’enfants et de jeunes sont encore hors de l’école aujourd’hui », a rappelé Erdogan, citant le rapport 2024 de suivi mondial de l’éducation.

Elle a précisé que 33 % des enfants dans les pays à faible revenu sont privés d’accès à l’éducation, alors que cette proportion n’est que de 3 % dans les pays à revenu élevé.

« Pourtant, l’éducation est un droit fondamental, et tant que ces 33 % d’enfants ne seront pas scolarisés, les balances de la justice resteront déséquilibrées », a-t-elle ajouté.

La Première dame syrienne, Al-Droubi, a déploré que des milliers d’écoles aient été détruites en Syrie au cours des 13 années de guerre civile, et qu’un enfant sur trois n’y ait toujours pas accès à l’éducation.

« Imaginez un pays où les enfants se précipitaient vers des écoles sans portes, étudiaient dans des bâtiments sans toit et rédigeaient leurs devoirs à la lueur d’une bougie. Pourtant, malgré tout cela, ils n’ont jamais cessé d’apprendre », a-t-elle déclaré.

Droubi a rappelé que « le talent ne peut être détruit, les idées ne peuvent être limitées, et l’avenir qu’un enfant porte dans son cartable ne peut jamais lui être retiré ».

Elle a affirmé que la Syrie se relèvera bientôt, avec l’ensemble de son peuple, prête à raconter son histoire et, avec la communauté internationale, à ouvrir un nouveau chapitre pour la science et la vie.

Lors de la première journée du sommet, les sessions ont porté sur les orientations stratégiques et les fondements politiques de l’éducation pour contribuer à un monde meilleur, et ont analysé les causes et les effets des défis mondiaux sous l’angle éducatif.

Après le sommet, Erdogan a indiqué sur les réseaux sociaux qu’elle avait rencontré la Première dame syrienne.

« J’espère que les liens d’amitié qui contribuent à la paix et à la stabilité entre nos pays se renforceront, et que les initiatives communes apportant espoir et paix à notre région se multiplieront », a-t-elle écrit sur la plateforme turque NSosyal.



* Traduit de l'anglais par Adama Bamba