La guerre entre la Russie et l’Ukraine est « au point le plus proche de s’arrêter », selon le MAE turc
- « Nous sommes désormais face à un problème colossal de coûts. Le coût humain et les coûts politiques plus larges ne sont plus gérables ni supportables », a-t-il affirmé, estimant que la paix n’est pas seulement nécessaire, mais inévitable
Istanbul
AA / Istanbul / Fatma Zehra Solmaz
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré samedi que la guerre entre la Russie et l’Ukraine avait atteint « son point le plus proche d’un arrêt », soulignant que le conflit s’est transformé en une coûteuse guerre d’usure pour toutes les parties impliquées.
Lors d’une émission en direct sur la chaîne d’information turque A Haber, Fidan a affirmé que les dirigeants européens souhaitent également la fin du conflit et que celui-ci a atteint « son moment le plus sombre », les deux camps concentrant désormais leurs efforts sur la destruction des infrastructures de transport et d’énergie.
« Ils continuent de frapper des cibles militaires conventionnelles, mais ce front est dans l’impasse. La guerre s’est en réalité transformée en un affrontement de drones », a-t-il ajouté.
Soulignant que la situation est devenue de plus en plus éprouvante pour Moscou et Kiev, il a affirmé que les conditions en vue d’un cessez-le-feu sont réunies et que des efforts diplomatiques sont en cours.
– « C’est devenu une guerre d’usure »
Fidan a insisté sur la nécessité de mettre fin au conflit. « C’est devenu une guerre d’usure. Aucun des deux camps ne réalise véritablement de gains. Au contraire, chacun a infligé d’énormes destructions à l’autre », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que si l’Europe n’est pas impliquée directement avec des troupes, elle l’est profondément à travers son soutien financier et militaire, et que « les coûts ne cessent d’augmenter ».
Fidan a ajouté que bloquer la Russie, en cessant les achats d’énergie et en stoppant le commerce, revient finalement à priver l’Europe de ce qu’un acteur majeur comme la Russie fournit. « Cela a un coût. Et ce coût produit des conséquences politiques pour les gouvernements », a-t-il expliqué.
Indiquant que plusieurs gouvernements européens ont changé depuis le début de la guerre, Fidan a estimé que l’augmentation des dépenses de défense entraînera de nouvelles réductions budgétaires, générant une pression politique et économique croissante, qu’il a jugée non « soutenable ».
« Nous sommes désormais face à un problème colossal de coûts. Le coût humain et les coûts politiques plus larges ne sont plus gérables ni supportables », a-t-il affirmé.
Concernant les perspectives de pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, il a déclaré que la Türkiye « croit qu’une table de négociation sera mise en place… que ce soit en Türkiye ou ailleurs », ajoutant qu’il estime que la paix n’est pas seulement nécessaire, mais inévitable.
*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore
