Istanbul : le communiqué final du 3e Symposium international sur la famille a été publié
– Le symposium a salué l’adoption de 2025 comme « Année de la Famille » et la désignation de la période 2026-2036 comme « Décennie de la Famille et de la Population »

Istanbul
AA / Istanbul
Le communiqué final du 3e Symposium international sur la famille, organisé autour du thème « Être une famille au XXIe siècle » par la Fondation familiale d’Istanbul avec le soutien du ministère de la Famille et des Services sociaux, a été rendu public. L’Agence Anadolu (AA) était partenaire mondial de communication de l’événement.
La déclaration a été lue lors de la séance de clôture, qui s’est tenue sur l’île de la Démocratie et des Libertés, par Turgay Şirin, président du Centre de recherche de la Fondation familiale d’Istanbul (İSAVAR).
Şirin a souligné que le symposium avait permis d’aborder, dans une perspective pluridisciplinaire, les défis liés au fait de « faire famille » au XXIe siècle ainsi que les menaces actuelles qui pèsent sur cette institution. Il a précisé qu’au total, plus de 60 experts et chercheurs nationaux et internationaux avaient pris part aux 14 séances, incluant les sessions d’ouverture et de clôture, qui se sont tenues dans une ambiance de forte participation.
Selon Şirin, cet engouement témoigne d’une réelle sensibilité vis-à-vis des enjeux familiaux et d’une recherche active de solutions face aux dangers croissants. « Cette dynamique montre combien il est nécessaire d’accroître la qualité et la quantité des travaux portant sur la famille », a-t-il affirmé, ajoutant : « Aujourd’hui, l’institution familiale est confrontée à des menaces multiples : effets de la numérisation, montée de l’individualisme, incertitudes économiques, fragmentation culturelle et mutations démographiques. Ces menaces compromettent non seulement la fonction de la famille, mais aussi sa pérennité. »
Il a également insisté sur le caractère structurel des défis rencontrés, estimant que les réponses ne peuvent être superficielles mais doivent s’inscrire dans des approches profondes et durables. Il a appelé à la mise en œuvre de politiques globales, cohérentes et pérennes, aux niveaux national et international, pour protéger et renforcer l’institution familiale.
– L’appel à une coopération internationale renforcée
Turgay Şirin a insisté sur l’importance cruciale de former des générations conscientes, de restructurer les institutions éducatives en ce sens, et de pousser les instances décisionnelles à adopter des politiques centrées sur la famille.
« La désignation de 2025 comme Année de la Famille et de la période 2026-2036 comme Décennie de la Famille et de la Population constitue une avancée majeure pour sensibiliser la société face aux menaces croissantes pesant sur la famille et pour favoriser des progrès concrets », a-t-il déclaré.
Il a également cité les politiques nationales introduites la même année – notamment les aides à la natalité et à l’enfance ainsi que les incitations au mariage – comme des mesures exemplaires de soutien économique et social aux familles.
Par ailleurs, il a souligné que le Forum international de la famille, organisé à Istanbul, a permis de rassembler des représentants de politiques familiales de divers pays, créant un espace de dialogue global sur les problématiques familiales et encourageant la coopération internationale. « Une diplomatie familiale active et des mécanismes concrets doivent permettre à la coopération internationale d’influencer les processus d’élaboration des politiques mondiales », a-t-il plaidé.
Selon lui, la famille demeure le dernier bastion à ne pas négliger face aux menaces mondiales, et sa préservation constitue une nécessité vitale pour l’humanité. Il a estimé qu’il est impératif d’intégrer la protection durable de la famille dans les Objectifs de développement durable des Nations unies.
Dans cette optique, Şirin a proposé la création d’une Agence internationale de la famille, accréditée auprès de l’ONU, afin d’assurer la protection et le renforcement de l’institution familiale à l’échelle mondiale.
« Les défis liés à la famille ne peuvent être résolus uniquement par des politiques nationales. Ils nécessitent une coopération globale », a-t-il affirmé, concluant que le symposium a mis en lumière les dimensions complexes de la crise familiale contemporaine et confirmé la nécessité d’une approche globale, interdisciplinaire et multipartite.
Şirin a également indiqué que les principaux thèmes abordés dans le cadre du symposium « Être une famille au XXIe siècle » ont inclus : la transformation de la famille face aux menaces globales, la renaissance des valeurs spirituelles et de la psychologie morale, l’éducation parentale et la résilience psychologique, les droits familiaux dans le droit moderne et les conventions internationales, la perception du mariage chez les jeunes, les risques démographiques, les médias familiaux, ainsi que l’érosion culturelle et la gestion des perceptions.
– Une série de recommandations concrètes
Turgay Şirin a affirmé que le symposium visait, en substance, à créer un front de résistance intellectuel, académique, politique et juridique face aux attaques menées contre la famille dans le cadre de tutelles idéologiques globales. Il a ainsi formulé plusieurs recommandations :
Convention internationale sur la famille : Élaborer une convention alternative à vocation internationale – notamment entre pays musulmans et États promouvant des politiques familiales – afin de protéger la structure familiale face aux dérives actuelles.
Instituts de la famille : Mettre en place, au sein des universités, des instituts dédiés aux études familiales, à la formation et au conseil, dans le but d’apporter des solutions concrètes et centrées sur la famille aux problématiques sociales.
Politiques pour la jeunesse et le mariage : Développer des soutiens sociaux pour faciliter l’accès au mariage, en particulier pour les étudiants et les jeunes adultes.
Réévaluation du genre : Réexaminer l’impact des conventions telles que la CEDAW et la Convention d’Istanbul, afin de proposer des réformes juridiques plus adaptées aux réalités culturelles et sociales.
Psychologie spirituelle : Promouvoir des modèles éducatifs respectueux de la nature humaine (fitra), ainsi que des pratiques de conseil spirituel et de santé mentale.
Écosystème favorable à la famille : Encourager une action coordonnée entre les pouvoirs publics, la société civile, les institutions internationales et tous les acteurs concernés pour faire face efficacement aux menaces qui pèsent sur la famille.
Le communiqué final ainsi que l’ensemble des sessions du symposium sont accessibles sur le site internet, les réseaux sociaux et la chaîne YouTube de la Fondation de la famille.
Enfin, aux côtés de Turgay Şirin, plusieurs universitaires de renom ont pris part à la séance de clôture, dont les professeurs Sami Şener, Süleyman Derin, Adem Palabıyık et Orhan Koçak.
* Traduit du Turc par Adama Bamba
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