Atteinte aux valeurs religieuses : 4 personnes en garde à vue à Istanbul
– L’enquête, ouverte d’office par le parquet d’Istanbul, vise des faits « d’insulte publique aux valeurs religieuses »

Istanbul
AA / Istanbul / Zeynep Yesildal et Serdar Dincel
Quatre personnes ont été placées en garde à vue, mardi à Istanbul, dans le cadre d'une enquête sur la publication d'une caricature représentant le prophète Mohammed.
Ces interpellations interviennent dans le cadre d’une enquête pénale ouverte d’office par le parquet d’Istanbul pour « insulte publique aux valeurs religieuses ».
La caricature en question, parue dans l’édition du 26 juin du magazine satirique Leman, évoquait le récent conflit entre Israël et l’Iran. Elle montrait le prophète Mohammed et le prophète Moïse se serrant la main au-dessus d’une ville réduite en ruines.
La publication a suscité une vague d’indignation. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des groupes de manifestants rassemblés devant les bureaux du magazine à Istanbul, certains tentant même de pénétrer dans les locaux.
Sur X, le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a fermement condamné la caricature, affirmant que la Türkiye « ne laissera aucune marge de manœuvre à ces individus irresponsables qui attaquent immoralement les valeurs élevées de notre nation ».
« Cet affront et ce manque de respect envers notre Prophète, guide suprême des musulmans, ne peuvent être dissimulés derrière la liberté de la presse », a-t-il ajouté, assurant que cette « mentalité malade » devra « impérativement rendre des comptes devant la justice ».
Il a également appelé au calme et au bon sens.
Dans un autre message publié sur X, Fahrettin Altun a indiqué que l’ensemble des institutions de l’État prenaient les mesures nécessaires « contre cette attaque abjecte à l’encontre de nos croyances et de nos valeurs ».
« Il est essentiel que nos citoyens préservent la paix et ne cèdent à aucune provocation », a-t-il insisté, soulignant que les autorités suivaient l’affaire « avec détermination ».
Enfin, il a précisé que d’éventuels incidents aux abords du siège du magazine étaient évités « grâce aux mesures prises par nos forces de sécurité ».
Dans l’islam, toute représentation visuelle des prophètes est strictement interdite. Cette règle concerne aussi bien le dernier des prophètes, Mohammed, que Moïse, également figure sacrée du judaïsme et le Christ pour le christianisme.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba