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Oktay: "La Turquie ne permettra pas la présence terroriste le long des 911km de frontières"

- "Dans cette région, nous devons être forts aux niveaux économique, militaire, politique et social, cela implique la stabilité", a notamment déclaré le vice-président turc Fuat Oktay.

Ferhat Demircan, Tuncay Çakmak  | 05.11.2018 - Mıse À Jour : 05.11.2018
Oktay: "La Turquie ne permettra pas la présence terroriste le long des 911km de frontières"

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le vice-président de la République de Turquie, Fuat Oktay, a assuré que la Turquie ne permettra en aucun la présence d’une quelconque menace terroriste le long des 911 km de frontières avec la Syrie.

Oktay était, lundi, l’invité de la Table des Editorialistes de l’Agence Anadolu (AA). Il a répondu aux questions relatives à l’actualité, nationale, régionale et internationale.

La lutte contre le terrorisme a pris une place importante dans ses déclarations.

Le vice-président turc a d’abord souligné que la Turquie se trouve dans une région du monde qui accumule les problèmes.

"Vivre dans cette région a un prix, ce prix nécessite d'être fort, a-t-il affirmé. Nous devons être forts aux niveaux économique, militaire, politique et social. Cela implique la stabilité."

La région est notamment un réservoir comprenant de nombreuses et diverses organisations terroristes.

Le PKK, et ses extensions en Syrie et en Irak en particulier, menacent la sécurité nationale de la Turquie.

"Notre combat se poursuivra jusqu'à ce qu'aucune menace terroriste contre notre sécurité ne se trouve à nos frontières", a-t-il rappelé, ajoutant : « la Turquie ne permettra en aucun la présence d’une quelconque menace terroriste le long des 911 km de frontières [avec la Syrie]. »

Concernant la Syrie justement, Fuat Oktay est revenu sur les désaccords avec Washington, surtout au sujet de Manbij et de la présence dans cette ville du PKK/PYD/YPG.

"Concernant Manbij, au départ, les Etats-Unis avaient promis de ne pas laisser le PKK/YPG se maintenir dans le secteur. A chaque fois, la solution a été reportée au mois suivant, à l'année suivante. La Turquie n'a désormais plus la patience de reporter cette question", a-t-il dit.

Il a rappelé qu’après beaucoup de retard, les patrouilles conjointes entre les soldats turcs et américains ont enfin commencé.

Selon Oktay, la question de Manbij, et de la Syrie en général, est une des raisons qui expliquent les problèmes survenus ces derniers mois avec Washington.

"Les problèmes relationnels avec les Etats-Unis n'ont pas de lien avec le pasteur Brunson", a-t-il encore affirmé.

"Nos relations avec les Etats-Unis vont se normaliser. Nous allons commencer à parler des vrais problèmes plutôt que des prétendus problèmes. Mais il faut pour cela une évolution positive de leur côté. La relation d'alliés la rend nécessaire", a-t-il poursuivi.

D’après le vice-président turc, les attaques économiques qui visent la Turquie depuis cet été sont aussi dues à ces questions.

"Nous vivons une période où les devises et les sujets de politique interne sont utilisés comme des armes en économie", a-t-il expliqué.

Les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran, entrées en vigueur ce lundi, ont été aussi abordées par Fuat Oktay.

"Il n'est pas juste ni raisonnable d'attendre que tous les pays respectent les sanctions imposées par un seul pays", a-t-il d’abord estimé.

"Notre position au sujet des sanctions est connue, nous l'avons déclaré. Nous attendons les déclarations américaines de ce jour concernant les exemptions et exceptions qui vont être accordées à certains pays, dont la Turquie".

Fuat Oktay est aussi revenu sur l’enquête concernant l’assassinat, le 02 octobre à l’intérieur du Consulat Général d’Arabie Saoudite à Istanbul, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

"Le meurtre de Khashoggi, sur sa dimension internationale, ne tient pas debout, tout tombe en ruine", a-t-il déclaré, faisant référence aux déclarations et comportement des autorités saoudiennes.

Oktay a cependant vanté la manière dont la Turquie traite l’affaire et mène l’enquête.

"La Turquie a une approche transparente et dans le sérieux étatique, a-t-il dit. La Turquie a montré au monde entier que personne ne peut s'imaginer commettre un tel crime dans les frontières de la Turquie sans en payer très fort le prix ... c'est ce message que nous donnons."

"La Turquie a fait comprendre que personne ne peut mener des opérations sur son sol", a-t-il ajouté.

Et de finir : "Qui a donné l'ordre de commettre un meurtre sur notre sol (Khashoggi) ? Nous voulons la réponse à cette question".

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