AA – Istanbul – Nur Gülsoy

Un séisme de magnitude supérieure à 7 frapperait bientôt le Nord-ouest de la Turquie, selon un expert.

Directeur de l'Observatoire de Kandilli et de l'Institut de Recherches Sismiques de l'Université de Bogazici, le professeur Haluk Ozener s'exprimait lors d'une réunion organisée à Istanbul, à l'occasion du 18ème anniversaire du Séisme de Marmara (Nord-ouest) du 17 août 1999.

«Les scientifiques sont tous d'accord maintenant: Il est impossible de prévoir une date précise mais il est clair qu'un séisme de magnitude de plus de 7 frappera bientôt la région de Marmara», a-t-il déclaré.

Il a fait remarquer qu'après le séisme d'Erzincan (Est) en 1939, les failles ont commencé à glisser de l'Est vers l'Ouest.

«Il y a plusieurs scénarios pour la mer Marmara, a poursuivi le professeur. Pour certains, cette région risque un tsunami de 2 mètres de hauteur environ. C'est juste un scénario, mais nous nous attendons à un tsunami au Marmara, après des glissements de terrain au fond de la mer", a--t-il expliqué.

"Les simulations de tsunami pour les régions d'Égée et de la Méditerranée orientale prévoient des vagues de plus de trois mètres de hauteur. Cela dépend de la magnitude du séisme. Tout de même, ces tsunamis ne seront pas aussi graves qu'au Japon ou dans les mers ouvertes.», a-t-il poursuivi.

Ozener a précisé que 106 séismes sont recensés en moyenne par jour, en Turquie.

«Depuis 1900, 81 séismes de magnitude 6 à 6,9 ont été enregistrés, a-t-il fait savoir. Cela revient à un séisme tous les 18 mois. Mais au courant de cette année, six séismes de suite ont été enregistrés déjà. On peut déduire un chiffre en moyenne, à long terme, mais il est quasiment impossible de prédire le caractère des séismes. Depuis 1900, nous avons enregistré 18 séismes de magnitude 7 et plus. Cela signifie donc qu'un séisme de magnitude 7 et plus s'est produit chaque 6,5 ans. Souvenez-vous du dernier à Van (Est), en 2011...», a encore rappelé le professeur.

Ozener a appelé les citoyens à être prêts aux séismes et aux chocs conséquents.

«Notre but est d'avertir le peuple sans semer l'effroi, et d'inciter les décideurs à agir plus rapidement», a-t-il conclu.