Türkİye

Ministre britannique - le putsch raté : Une expérience choquante pour la Turquie

- Alan Duncan demande aux pays européens de cesser de donner des leçons à la Turquie et d’essayer plutôt de comprendre ce qu’elle affronte.

Ammar Elkhalfi  | 18.02.2017 - Mıse À Jour : 19.02.2017
Ministre britannique - le putsch raté :  Une expérience choquante pour la Turquie

Ankara

AA / Londres

Le ministre britannique chargé de l’Europe et des Amériques, Alan Duncan, a déclaré que «l’Europe avait pris du retard pour réaliser que la tentative de coup d’Etat du 15 juillet était une expérience choquante pour la Turquie».

Cette déclaration a été faite lors d’une interview accordée à l’agence de presse turque Anadolu.

«C’était un moment grave et difficile pour l’ensemble de la Turquie. Je suis très heureux que le Royaume-Uni ait exprimé sa sympathie et son point de vue, de manière claire, à ce sujet», a-t-il dit.

Duncan a indiqué que la tentative de coup d’Etat avait coïncidé avec le premier jour de sa prise de fonctions et qu’aussitôt informé, il avait appelé le Secrétaire d'État des Affaires étrangères, Boris Johnson, ainsi que la Première ministre, Theresa May, pour leur dire : «Ce qui se passe est important. Nous devons réaliser cela. Je vais aller là-bas [en Turquie]».

Duncan a rappelé avoir effectué trois visites en Turquie après le coup de force militaire raté et que May et Johnson avaient également visité la Turquie, respectivement le 28 janvier 2017 et le 27 septembre 2016.

« La stabilité de la Turquie est essentielle pour celle de la région», a-t-il affirmé, précisant que «son pays n’était pas au fait de tous les détails concernant les commanditaires de ce coup d’Etat raté, mais avait quand même quelques soupçons».

Et de poursuivre : «Le Royaume-Uni est, peut être, le seul à avoir réalisé ce qui s’est passé en Turquie, alors que les autres pays européens avaient pris du retard pour considérer cette tentative manquée comme une erreur et un danger très grave et choquant pour l’ensemble du pays».

Le terrorisme a fait des centaines de victimes en Turquie, a-t-il encore rappelé, avant de s’adresser aux pays européens en leur disant : «Si vous preniez en considération la tentative de coup d’Etat et les organisations terroristes qui menacent la Turquie, cela devrait vous amenez à prendre conscience de ce que ce pays est en train de subir, au lieu de donner des leçons, assis dans vos fauteuils».

Le ministre britannique a exprimé le désir de son pays de «renforcer et de développer ses relations avec Ankara, après sa sortie de l’Union européenne», se félicitant, à ce propos, des accords bilatéraux signés, à l’occasion de la dernière visite de May en Turquie, dont celui sur les industries militaires.

«Je crois que la Première ministre pense que la Turquie constitue une grande priorité pour nous. Personne ne peut s’intéresser à la Méditerranée orientale ou à la région, en ignorant la Turquie», a-t-il souligné.

Ankara était le théâtre, dans la nuit du 15 au 16 juillet, d’une tentative de coup d'Etat, commanditée par un petit groupe putschiste de l’armée appartenant à l’organisation de Fethullah Gülen, appelée aussi FETO.

Les soldats putschistes avaient tenté de bloquer les deux ponts du Bosphore et essayé de prendre d’assaut le district de sûreté et quelques médias officiels et privés.

Des foules nombreuses avaient manifesté, le soir même, dans la rue et devant les sièges du Parlement et l’état-major pour protester contre ce coup de force militaire, contraignant les blindés des militaires putschistes à se retirer.

Au sujet de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Duncan a assuré que «son pays ne cherche pas à provoquer l’anarchie, ni à aggraver la situation au sein de l’Union».

Et d’expliquer : « Nous avons organisé un référendum et il en a découlé la décision de quitter l’UE. Le Royaume-Uni est une forte démocratie parlementaire. Nous choisissons notre gouvernement et lorsque celui-ci ne nous plait pas nous en choisissons un autre».

«Nous ne quittons pas l’Europe, mais l’Union. Les visions des pays divergent à ce sujet. Prenons l’exemple des Allemands qui considèrent l’UE comme une entité leur assurant la sécurité, la tranquillité et la stabilité constitutionnelle, ainsi que la paix et la coopération avec son voisinage. Alors que nous, nous estimons que [rester à l’UE] menace notre indépendance et souveraineté parlementaire».

Le 23 juin 2016, un référendum s’est tenu au Royaume-Uni sur la question du maintien ou de la sortie du pays de l’Union Européenne. Les résultats officiels ont montré que 51,9% des électeurs étaient en faveur de la sortie de l’UE, contre 48,1% des suffrages favorables au maintien.



Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın