Malgré le mal du pays, les réfugiés syriens "reconnaissants" envers la Turquie
-Les réfugiés Syriens, contraints de quitter le pays, en raison de la situation conflictuelle survenue en 2011, sont accueillis dans divers centres de réfugiés mis en place de part et d'autre de la Turquie.

Hatay
AA - Hatay
Les réfugiés Syriens, contraints de quitter le pays, en raison de la situation conflictuelle survenue en 2011, sont accueillis dans divers centres de réfugiés mis en place de part et d'autre de la Turquie.
Parmi eux, le centre provisoire de Boynuogun construit dans le district de Altinözü de la province de Hatay (Sud est) sur un terrain de 160 mille m². Disposant de de 2 mille 56 containers , le centre, accueille 970 hommes, 971 femmes, 4 mille 403 enfants soit un total de 8 mille 308 réfugiés Syriens.
Par ailleurs, un centre sanitaire, une mosquée, une école, une épicerie, une salle de sport ainsi que des terrains de jeux ont également été mis en place. Environ 200 personnes, allant des médecins, aux agents d'entretiens et passant par des agents de sécurité travaillent dans le centre.
Les réfugiés Syriens qui tentent de s'adapter à leurs nouvelle vie, sont, toutefois, attristés de prendre part à la Journée internationale des migrants, ce lundi.
- La nostalgie du pays
Yahya Bitar, âgé de 58 ans, confie à Anadolu, qu'il a quitté, en compagnie de son épouse et de ses six enfants, la ville de Idleb (Syrie) en 2012 en raison des conflits et s'est réfugié en Turquie.
Lui et sa famille ont été il y a maintenant cinq ans, dans le centre. Yahya confie que la Turquie subvient à l'ensemble de leurs besoins et que c'est grâce à elle que ses trois enfants poursuivent leurs études à l'université.
« Nous ne pourrons jamais suffisamment remercier la Turquie. Le centre répond à l'ensemble de nos besoins, allant de la santé à l'éducation, de la nourriture aux vêtements passant par la sécurité. Nous pouvons nous rendre où nous le souhaitons, personne ne s'en mêle. La Turquie est un pays démocratique, libre et respectueux des Droits de l'Homme. Ce n'est pas un pays où l'Homme n'a aucune valeur, comme en Syrie ».
Macide Ramadan, âgé de 35 ans, a quitté, elle aussi, la Syrie, en compagnie de ses trois enfants. Elle s'est réfugié en Turquie, après avoir perdu son mari, lors de la guerre civile.
Aujourd'hui, elle est bénévole dans le centre, où elle assure la garde de 300 enfants auxquels elle enseigne la langue turque ainsi que la lecture du Coran.
« Lorsque nous sommes arrivés en Turquie, la communauté turque nous a accepté et accueillis à bras ouvert. Nous n'en ferons jamais assez pour remercier la Turquie. Dieu merci, nous avons autour de nous, des gens qui nous écoutent et nous comprennent. Ils tentent de nous aider autant que possible », confie-t-elle.
Ramadan, se sent désormais « comme chez elle » dans le centre mais avoue que son pays lui manque et qu'elle souhaiterait y retourner, espérant que la guerre civile en Syrie, prenne bientôt fin.
- « Jamais nous n'oublierons la main qui nous a été tendue »
Yasir Tirik, qui a habité dans les tentes non loin de la frontière turque, à la suite de l'invasion de son village par les forces du régime, confie qu'il a vécu des jours difficiles et très douloureux dans son pays.
La Turquie a autorisé, ceux qui comme moi, vivaient dans les tentes, à entrer dans le pays et nous avons été accueillis dans les centres, a t-il expliqué.
« Les moyens offerts, par la Turquie, aux réfugiés n'existent nulle part ailleurs, dans le monde. Je remercie la communauté turque ainsi que le gouvernement. Jamais nous n'oublierons la main qui nous a été tendue » a t-il ajouté.
Le centre d'habitation provisoire de Boynuogun, a, dès sa mise en place en 2011, accueillit les réfugiés dans des tentes, avant d'être remplacé en 2016, par des containers, a indiqué Halit Özbek, coordinateur du centre.
« Le gouvernement subvient à l'ensemble des besoins des réfugiés dans le centre. L'Agence turque de gestion des catastrophes et des situations d'urgences (AFAD) ainsi que le Croissant Rouge sont également mobilisés. Nous, en tant que personnel de la préfecture du district, sommes également disponibles 24h/24 et 7j/7 ».
Et de conclure : « Le seul problème est le mal du pays. Ils souhaitent tous la fin des conflits afin de rentrer en Syrie. Peu importe les services rendus, la plupart des réfugiés sont animés par la volonté de retourner au pays ».