L'engagement de la Turquie au bloc économique du D-8 est «exemplaire»

AA/Ankara/Merve Aydogan

Le secrétaire général de l’Organisation de coopération économique (D8) des huit pays en développement, Dato Ku Kuafar Ku Shaari, a souligné l'importance de la Turquie dans le bloc économique, affirmant que l’engagement de cette dernière est "exemplaire".

Dans un entretien exclusif accordé à l'Agence Anadolu, le secrétaire général, récemment nommé, a estimé que l'organisation avait beaucoup à apprendre de la Turquie qui s'investit dans tous les secteurs, offrant, par ailleurs, une grande expertise et des programmes de formations aux différents Etats membres du D-8.

L'organisation D-8 a été lancée le 15 juin 1997, après que le premier ministre turc de l'époque, Necmettin Erbakan, a proposé la création d'un groupe économique composé de huit pays émergents du monde musulman à savoir le Bangladesh, l'Egypte, l'Indonésie, l'Iran, la Malaisie, le Nigeria, le Pakistan et la Turquie.

La Turquie occupe actuellement la présidence du D-8 et continuera à le faire pour les deux années à venir.

Saluant cette position de la Turquie, à la tête de la présidence de l'organisation, Shaari a estimé que les contributions turques "seront d'une importance capitale pour les deux prochaines années".

« Mais il est également important de rappeler que le rôle de la Turquie dans le D-8 ne se limite pas uniquement à en être à la tête. La Turquie est également l'un des plus gros contributeurs au budget annuel de l'organisation », a relevé le responsable.

Shaari, pour qui la récente nomination au poste de secrétaire général du bloc est « un rêve devenu réalité », a déclaré que l'organisation avait enregistré des réalisations économiques considérables depuis sa création, malgré les turbulences économiques que connait le monde actuel.

-Des échanges commerciaux florissants

« Les échanges commerciaux entre les pays du D-8, qui avoisinaient les 14 milliards de dollars en 1997, ont atteint aujourd'hui plus de 100 milliards de dollars », a noté Shaari, ajoutant que le commerce était « une indication claire du succès et de l'engagement » du bloc économique.

« En 1997, 1998 et 1999, les échanges commerciaux intra-D-8 s'élevaient respectivement à hauteur de 14 milliards de dollars [3,4%], 14,3 milliards USD [3,8%] et 14,5 milliards USD [3,7%] ... En 2013, ces échanges ont atteint les 133 $ milliards ou 7,4% du commerce total du D-8 [1,8 billion de dollars]. »

En ce qui concerne la croissance économique, le responsable du D-8 a déclaré qu'entre 1997 et 2014, l'organisation avait réussi à assurer une croissance économique annuelle «impressionnante» de 4,2%.

« Au cours de la même période, les autres économies ont augmenté de 2%, la région européenne de 1,4% et la croissance mondiale de 3,8%. »

Shaari a réaffirmé que le principal objectif du D-8 était « le développement économique et la croissance » des différents pays, dont il a souligné l’entente.

-Le D-8 cherche de nouvelles opportunités

Le responsable a rappelé que le neuvième sommet de l’organisation s’est tenu le 20 octobre dernier à Istanbul.

« Le président [turc] Recep Tayyip Erdogan s'est fixé des objectifs ambitieux pour l'avenir de notre organisation: créer de nouveaux partenariats, développer des moyens de commerce en devises locales, créer un Clearing House (chambre de compensation)... Nous espérons voir des progrès dans ces domaines, principalement durant la présidence de la Turquie », a souhaité Shaari.

En tant que nouveau chef du D-8, Dato Ku Kuafar Ku Shaari, a indiqué qu'il rencontrerait des représentants des différents gouvernements composant l’organisation, ajoutant qu'il écouterait attentivement les conseils d’Erdogan et de responsables d’autres Etats membres.

Le secrétaire général a également détaillé sa feuille de route comme couvrant trois actions majeures: écouter les dirigeants des Etats membres; recueillir toutes les nouvelles idées, initiatives, stratégies et projets; et enfin atteindre tous les secteurs, en particulier le secteur privé.

«Durant mon mandat, je prévois d’accroître la sensibilisation du public et la visibilité de l'organisation et de ses activités, d'abord et avant tout, au sein de la communauté D-8 et, par la suite, à plus grande échelle », a-t-il déclaré.

« Je souhaite également élargir la coopération avec d'autres organisations économiques et régionales, ainsi qu'avec des institutions multilatérales. Apprendre de l'expérience des autres est également important pour moi », at-il ajouté.

Shaari a finalement appelé le monde musulman à « rester uni » et a souligné que la question de l'islamophobie devait être traitée « dans son ensemble », insistant sur le fait que l'Islam était une religion de paix.