AA - Ankara - Ayvaz Colakoglu

"Si nous ne montrons pas suffisamment d'importance à la langue turque, nous ne pouvons pas attendre des autres qu'ils le fassent. Nous devons nous réapproprier notre langue en étant conscients de ses richesses" a souligné le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

Erdogan a prononcé un discours lors de la 8 ème assemblée générale internationale de la langue turque organisé sous le thème "notre langue est notre identité", mardi à Ankara.

Erdogan a député son discours en remerciement les académiciens et écrivains présents qui apporteront leurs contributions à l'événement, souhaitant que cette journée soit bénéfique à la langue turque, parlée dans une large zone géographique entre l'Europe et le fin fond de l'Asie.

"Malgré toutes les réunions organisées au sujet de la langue turque, le siècle dernier a été une période où nous avons vécu les plus grandes difficultés et beaucoup de ruptures avec notre langue. Une mauvaise gestion du processus qui a débuté avec le changement de l'alphabet nous a conduit vers une catastrophe culturelle. Q'une question vitale comme la langue soit devenue un outil de disputent idéologiques, nous fait encore souffrir aujourd'hui" a-t-il regretté.

La Turquie se trouve à l'aube d'une nouvelle période de réconciliation avec son passé, comme au sujet de sa langue, a rappelé Erdogan avant d'ajouter que l'apprentissage de la langue Ottomane au collège en est une illustration.

"Il y a un penchant qui perdure. Alors que nous avons les richesses de notre langue, avec ce penchant (pour les noms étrangers), les noms des arènes où sont organisées des courses d'animaux en Europe sont données à nos salles de sport, ce n'est pas très délicat, ni chic" a-t-il poursuivi.

Le chef de l'Etat a insisté sur l'importance de s'approprier la langue turque au vu des événements dans le monde et la région.

"Si nous ne montrons pas suffisamment d'importance à la langue turque, nous ne pouvons pas attendre des autres qu'ils le fassent. L'affaiblissement de notre langue affaiblit également notre âme nationale, nous devons accepter cette réalité et prendre, tous ensembles, les précautions nécessaires. Nous devons nous réapproprier notre langue en étant conscients de ses richesses" a-t-il noté.

Le président turc Erdogan a, pour conclure,rappelé à ceux qui disent que la langue turque reste insuffisante, que l'un des premiers dictionnaires de la langue turque intitulé "Divanü Lugati't-Türk" date de plus d'un millénaire et qu'il comprenait, déjà à l'époque, plus de 10 000 mots.