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Viva Maradona, « el genio » tire sa révérence

Hatem Kattou  | 25.11.2020 - Mıse À Jour : 27.11.2020
Viva Maradona, « el genio » tire sa révérence

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AA / Hatem Kattou

« Je suis sorti de Fiorito pour atteindre le toit du monde, là-haut, tout en haut de la célébrité », c’est en ces termes que « El Pibe de Oro » (L’enfant en or) s’est présenté une fois au micro d’un journaliste.

En effet, le prodige argentin, qui a commencé à caresser le cuir, dés son jeune âge, dans les quartiers de Villa Fiorito, ville de la province de Buenos Aires, a atteint le toit du monde en 1986, lorsqu’il a remporté, quasiment seul, la Coupe du monde dans l’enceinte du « Estadio Azteca » à Mexico City.

L’expressif et si compulsif génie du football est en effet parvenu, avec un onze albiceleste, juste au-dessus de la moyenne, à remporter la Coupe du monde à l’âge de 26 ans.

Du haut de ses 1,65 m, Diego Armando Maradona, élimine, après un premier tour relativement simple face à l’Italie, à la Bulgarie et à l’Uruguay, trois gros calibres du « Vieux continent », en l’occurrence l’Angleterre, la Belgique et l’Allemagne en finale.

C’est particulièrement face à l’Angleterre de Gary Lineker, que le fantastique gaucher a marqué l’histoire du football d’une pierre blanche. En effet, Maradona a crucifié les Anglais, quatre ans après la Guerre des Malouines, en l’escape de seulement quatre minutes.

Ce jour-là, Maradona a été capable du meilleur comme du pire, à l’image d’ailleurs de l’explosif et étincelant numéro 10.

A la 51ème minute, il a trompé la vigilance du portier Peter Shilton, mais surtout celle de l’arbitre tunisien Ali Bennaceur, en marquant de la main, qu’il a qualifié plus tard de la ‘Mano de Dios » (Main de Dieu),

Quatre minutes plus tard, et comme pour anticiper et répondre à ses nombreux détracteurs, Maradona inscrit, ce qui sera considéré comme étant le « Meta del siglo », soit « Le BUT DU SIECLE », lorsque récupérant le ballon juste avant le rond central, il passe en revue la moitié de l’équipe adverse, faisant succéder dribles et feintes de corps, pour nicher la balle dans les filets de Shilton, abasourdi.

Ce 22 juin 1986, « Dieguito », ce dribleur d’exception, ce joueur hors-pair, à la grâce sans égale, a marché sur l’eau.

L’icône argentine n’a pas seulement brillé en sélection, avec qui il a disputé une deuxième finale de Coupe du monde, perdue face aux Allemands en 1990, « match qu’on m’a volé », selon Maradona.

En effet, et outre ses prestations avec ses premières amours, le Bocca Junior, club mythique de la capitale argentine, et son passage au FC Barcelone, Maradona a connu son heure de gloire, du côté de la Série A en Italie, où il a tutoyé les Cieux.

Il a rejoint Naples, cette cité du Sud où le football dispute la gloire et la somptuosité au Vésuve, pour faire briller le club, qui remporte sous sa houlette, son premier scudetto (championnat d’Italie de football), en 1987.

Outre ses prouesses footballistiques et techniques, Maradona s’est identifié à cette ville du peuple, du peuple du sud de l’Italie, de ces « povero » qui se sont à leur tour identifiés à leur idole.

Les prestations de Maradona avec Naples ont dépassé l’entendement, non seulement durant les 90 minutes de jeu, mais aussi lors des échauffements avant match ou des entrainements, un véritable spectacle enchanteur.

Maradona procédait à des gestes techniques, où le beau le disputait au fantasque, notamment lorsqu’il jonglait, avec nonchalance et un désenchantement tel, non pas avec un ballon, mais avec une balle de tennis…de table, voire avec une orange.

Celui qui a fait rêver des générations entières de sportifs et d’amateurs du ballon rond ne brillait pas seulement sur les chaudrons mais aussi en dehors.

Cependant, ses frasques extra sportives et peu reluisantes, aussi extravagantes soient-elles, avec sa descente aux enfers, notamment lors de ces accointances avec le monde la drogue ou de ses démêlées avec la justice, n’enlevaient en rien au génie du numéro 10, que d’aucuns considèrent comme le « Che Guevera » du Sport roi.

Une anecdote parmi mille pour illustrer cet engouement et le respect dont bénéficiait le légendaire Maradona, s’est déroulée du côté de la capitale espagnole Madrid.

Fait rare et inespéré dans l’histoire du Classico, qui oppose le Real à la Barca, que celui de voir les supporteurs des Merengue se lever, dans les travées du Santiago Bernabeu, pour saluer et ovationner un joueur de l’équipe adverse, qui plus est, évoluant sous les couleurs des Blaugrana catalans.

Et pourtant, l’impossible s’est réalisé lorsque les supporteurs madrilènes ont sorti leurs mouchoirs blancs pour rendre hommage au génie de la pépite argentine qui a signé un but de toute beauté - un euphémisme pour lui – alliant technicité, dribles et sang-froid. Chapeau bas.
Adieu l’artiste…

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