Malek Jaziri : "De joueur à entraîneur, la transition n'est pas facile"
- Le tennisman numéro 1 en Tunisie et dans le monde arabe a participé au vote pour "les Photos de l'année de Anadolu". L'occasion de se confier sur sa longue carrière et sa conversion.

Tunisia
AA / Tunis / Hend Abdessamad
En 2002, le tennisman tunisien Malek Jaziri a entamé sa carrière professionnelle, pour participer en 2011 à l'US Open, le premier Grand Chelem de sa carrière. Ses apparitions aux quatre Grands Chelem de l'année se sont poursuivis jusqu'en 2019, excepté sa pause en 2013.
L'année dernière, lors du tournoi ATP 500 de Dubaï, le Tunisien a annoncé sa retraite, mais les mordus de la balle jaune en Tunisie ont décidé autrement. La fin du parcours exceptionnel de "Jazz" comme on l'a toujours surnommé, doit être célébrée en bonne et due forme. Le sportif a disputé le Tunis Open, organisé par le Tennis Club de Tunis (TCT), comme dernier tournoi de sa carrière.
Alors qu'il participait au vote pour "les Photos de l'année de Anadolu", l'ancien Top 50 à l'échelle mondiale, alias "Jazz", a accordé une interview à l'agence, cette fois-ci avec une autre casquette, celle de l'entraîneur de Tennis.
C'est avec une résolution tennistique que Malek Jaziri entame l'année 2024.
"Il s'agit d'une nouvelle étape pour moi, une expérience différente. J'ai rejoint le monde de l'entrainement et du management", a-t-il affirmé avec beaucoup de détermination.
"J'ai obtenu mes diplômes aux Etats-Unis me permettant d'entrainer au niveau professionnel", a précisé le sportif avant de poursuivre : "Actuellement j'entraîne un joueur de tennis canadien, Vasek Pospisil, qui est champion en titre de la Davis Cup, avec sa sélection nationale il est champion du monde, il a raflé le Grand Chelem du tournoi de Wimbledon en Double, il a été classé au Top 30 durant plusieurs années".
Le champion tunisien a également noté : "Pospisil revient d'une blessure, nous comptons donc entamer bientôt les entrainements de l'année 2024".
La Davis Cup, sous l'égide de la Fédération internationale de tennis, le tournoi crée en 1900, est le plus prestigieux des tournois internationaux annuels de tennis masculin par équipes.
Malek Jaziri qui détient les records tunisiens de cette compétition a affirmé : " J'assure également le capitanat de la sélection tunisienne pour la Davis Cup, ça fait des années que je soutiens les joueurs de tennis tunisiens avec les moyens du bord".
"La Davis Cup est la coupe du monde du Tennis. Nous allons affronter avec l'équipe nationale de Tunisie le Costa-Rica, ici à domicile. Plusieurs autres rencontres des nations seront disputées le jour même", a signalé le natif de Bizerte, avant de préciser qu'"il s'agit de la seule compétition en tennis où les joueurs ne jouent pas en leurs noms, mais par équipe et sous le même nom, celui de leurs pays".
Le joueur de tennis a également estimé que "le capitanat n'est pas facile, gérer une équipe est assez complexe où chaque joueur s'estime prêt pour le défi et veut avoir une place à la sélection quand il faut trancher et faire un choix".
Dans le cadre de cette interview, le tennisman qui s'est vanté de la 42e place mondiale comme meilleur classement, ému, a confié à Anadolu que l'année 2023 était riche en émotions avec la naissance de son troisième enfant.
L'heureux papa a, d'ailleurs, voté pour "Sema Baby" dans la catégorie spéciale Gaza, la photo d'un bébé de six mois sauvé par la Protection civile palestinienne, le 9 octobre 2023, sous le bombardement israélien, une photo a été prise par Ali Jadallah.
"En tant que père, cette photo m'a beaucoup touché, je suis très ému face aux photos de petits enfants victimes de guerre", a souligné Jaziri.
Touché et ému, Jazz l'est surtout depuis l'annonce de sa retraite professionnelle en mai 2023.
"Il s'agit de l'année où j'ai fait mes adieux au tennis après 20 ans de carrière dont 10 ans de très haut niveau", glisse-t-il.
"Toutes les bonnes choses ont une fin ", a-t-il regretté avec beaucoup d'émotion avant de faire savoir : "Tout ce que j'ai réussi à conquérir c'est grâce au soutien de ma famille dès mes débuts, je remercie également ma femme qui m'a soutenu particulièrement lors de ces dernières années".
"Dumpster footballers" (les footballeurs des ordures) capturée par Annika Hammerschlag, est, par ailleurs, la photo qui a marqué le sportif tunisien, montrant des petits garçons jouant au football au bord d'une plage pleine d'ordures à Conakry, la capitale de la Guinée.
"Je trouve que cette photo est très expressive, alliant sport, espoir et environnement", a précisé le Tunisien.
L'espoir, c'est un leitmotiv pour Jaziri. Dans la catégorie "tremblement de terre : Espoir", le joueur de tennis a porté son choix sur la photo de Muhammed Enes Yildirim, nommée "We are all for one an other" (Nous sommes tous les uns pour les autres), prise après le séisme survenu à Hatay le 17 février 2023. Le sportif de 39 ans, a voté pour la photographie de Yassine Gaidi "Hope and fear" (espoir et frayeur) montrant une petite fille subsaharienne effrayée, sauvée par la Garde maritime nationale tunisienne, le 10 août 2023, au large de la ville côtière de Sfax.
Persévérant, combattif mais surtout endurant, le tennisman a toujours su garder les pieds sur terre et une certaine lucidité qui lui servira certes dans sa carrière d'entraîneur. C'est avec cette même lucidité, d'ailleurs, qu'il évoque sa décision de vivre une nouvelle aventure en Tennis en soulignant : " c'est une autre motivation certes, parce qu'arrêter le tennis d'un coup n'est pas facile du tout, mais la transition de joueur à entraineur n'est pas facile non plus".
Le vote pour les "Photos de l'année" de l'Agence Anadolu ayant démarré lundi 1er janvier courant se poursuivra sur le site web "yilinkareleri.aa.com.tr" jusqu'au 31 janvier à 17 h. Il convient de noter que plus de 416 mille personnes y ont participé l'année dernière.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.