La victoire des "Eléphants" unifie la classe politique ivoirienne
Aussi bien des membres du pouvoir que de l'opposition de la Côte d'Ivoire ont exprimé leur satisfaction de l'exploit réalisé par "les Eléphants".

AA/ Abidjan/ Issiaka N’guessan
Si le dernier coup de patte de "l’Eléphant" Barry Aboubacar Copa, gardien de l'équipe ivoirienne de football, a entraîné le soulèvement de toute la rue ivoirienne, la classe politique ivoirienne, tous bords politiques confondus, n'était pas en reste.
Alors que cette victoire a été acquise aux tirs au but par le score de 9 à 8 là où l’on ne vendait pas chère la peau de l’éléphant ivoirien, Diomandé Djénébou, conseillère en communication de l'ancien Président Henri Konan Bédié avait, dit-elle, prédit cette victoire, et pour elle, sa joie est « indescriptible ».
« J’avais prédit, je n’avais pas peur, l’histoire s’est répétée » déclare-t-elle, exaltée, à Anadolu.« Je suis heureuse qu’on ait cette coupe d'Afrique des Nations, car elle nous unit comme du temps d’Houphouët » (Premier Président de la Côte d'Ivoire indépendante de 1960 à 1993)
Alors que l'actuel chef de l'Etat, Alassane Ouattara, a estimé, dans une déclaration à la télévision publique ivoirienne, dimanche soir, que « le match livré par les Eléphants est digne d’un match de quart de finale d’un mondial », l'ancien président Bédié (au pouvoir de 1993 à 1999) s’est également associé aux réactions, via un communiqué dont Anadolu a eu copie lundi matin.
« Après un début qui a laissé tant des nôtres dans le doute, ils ont progressivement, grâce a leur détermination, réussi à battre leurs adversaires pour recueillir cette coupe longtemps convoité » dit le communiqué signé du successeur d'Haouphoüet-Boigny.
C'est que "les Eléphants" ont débuté ce tournoi sans une grande faveur des pronostics ni grand soutien des supporters. Mais Au Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), Bamba Mamadou Franck, le chargé de communication estime que "les débuts difficiles sont derrière nous".
«Dieu a exaucé nos prières. Le message avec cette victoire est que notre destin, on le construit pour le bonheur de tous » a-t-il déclaré à Anadolu.
En face, au nom du parti au pouvoir, l'ancien 0ministre Joël N’guessan a soutenu, dans une déclaration à Anadolu, que « chose promise, chose due. La Côte d’Ivoire avait une équipe conquérante qui nous a fait vivre des frayeurs mais nous nous attendions à cette victoire, acquise dans l’union, la discipline, le travail mais surtout la persévérance. Quand les Ivoiriens font quelque chose dans la discrétion, voici ce que cela donne » a affirmé le porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR).
Après le but de la victoire marqué par Copa Barry, partout dans le pays, les rues ont été prises d’assaut. Cris de joie, klaxons, vuvuzelas à fond, la joie des Ivoiriens était dans la nuit indescriptible. San Pedro (Sud-Ouest), Man (Centre-Ouest), Korhogo (Nord), Minignan (Nord-Ouest) et même Grabo (frontière libérienne au Sud-Ouest) étaient en ébullition, selon de nombreux témoignages recueillis par Anadolu, dont celui d'un soldat dans un régiment posté pour sécuriser les frontières avec le Libéria, faisant parfois l'objet d'incursions meurtritères, qui n’a pas caché "la joie retrouvée".
A Abidjan, la circulation était impossible peu après le coup de sifflet final surtout dans les quartiers d’Abobo et de Yopougon où musique, cris de joie ont entretenu l’ambiance jusqu’à lundi matin, décrété férié par les autorités ivoiriennes pour mieux accueillir les nouveaux champions d’Afrique.