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Gaza: Des filles « bravent » les traditions en s'adonnant au Karaté

15 jeunes filles de Gaza s'entraînent au karaté dans un centre sportif de la ville et rêvent de participer à des compétitions à l'étranger.

17.02.2014 - Mıse À Jour : 17.02.2014
Gaza: Des filles « bravent » les traditions en s'adonnant au Karaté

Gaza / Mohamed Majed / AA 

Elles courent vers les vestiaires pour arborer la tenue blanche du Karaté et leurs ceintures aux couleurs multiples, pour se rassembler ensuite sur le parquet de la salle sportive et crier à gorge déployée les slogans propres au Karaté.

En dépit des disparités morphologiques et de l’écart d’âge, les filles disposent d’un rêve commun: parvenir à maîtriser cet art martial et atteindre un niveau mondial.

Le parcours de quelque 15 filles ghazaouies pour atteindre la salle spécialisée dans l’initiation au Karaté, au club sportif de Gaza, est toutefois semé d’embûches. Les traditions prévalant dans la société conservatrice de la Bande n’accueillent pas, favorablement, l’engagement des femmes dans ce domaine.

 Plusieurs filles confirment les multiples difficultés auxquelles elles font face pour convaincre leurs familles de leur permettre de s’adonner à la pratique du karaté. Surtout qu'il n'existe pas de clubs destinés à la gente féminine et de femmes entraineurs.

Diala Koulek, 17 ans, dit que ses proches ont catégoriquement refusé au début, l’idée qu’elle pratique le karaté, mais qu’ils ont lâché du lest face à son obstination. Diala ajoute qu’elle est venue dans cette salle pour pratiquer le karaté « loin des complications et des angoisses de la vie quotidienne ».

Gaza vit une réalité économique et humanitaire triste et difficile, rendant très pénible la vie d’environ un million d’habitants.

Diala a indiqué que la ceinture bleue était un rêve qu’elle caressait, et qu’elle est parvenue à réaliser en dépit des obstacles auxquels elle a dû faire face : son père, sa famille, le refus. "A la fin, j’ai réussi à les convaincre de me laisser exercer ma passion».

« Cette discipline nous inculque la force et le courage ainsi que les règles de l’auto-défense au cas où un danger quelconque nous guette», a déclaré Diala au correspondant d'Anadolu, tout en formant le souhait de pouvoir décrocher, un jour, la ceinture noire, plus haut niveau de ce art martial.

Hana Chehata (20 ans) confirme, de son côté, que la société palestinienne conservatrice n’accepte pas que des filles pratiquent ce sport.

Elle a estime que le nombre de filles qui s’adonnent à la pratique de cette discipline demeure limité, compte tenu également du blocus imposé sur la Bande de Gaza et de la fermeture des check-points qui les empêchent de voyager et de participer aux compétitions arabes et internationales.

« En dépit de cette difficulté et de ces entraves, je suis passionnée par ce sport depuis mon jeune âge » a encore ajouté Hana.

Et de conclure : « J’exerce le karaté depuis bientôt 3 ans et j’ai décroché la ceinture marron ».

Elle souhaite représenter à l’avenir la Palestine à travers le monde et gagner des prix locaux et internationaux .

A 14 ans, Cyrine Alk-Bekri semble mieux lotie dans la mesure où ses proches, non seulement, n'ont pas refusé la pratique de ce sport mais ils l’encouragent.

« Ma famille m’a encouragé et mes frères et sœurs sont tous des karatékas. La pratique du sport me rend plus concentrée d’autant plus que le karaté nous aide à faire preuve davantage de vigilance et d’avoir une morphologie conséquente », a indiqué Cyrine.

La jeune fille souhaite décrocher la ceinture noire qui nécessite 9 ans d’entraînements assidus.

Pour sa part, Imed Hammad, entraineur de Karaté dans le club sportif de Gaza, a estimé que la société n’accepte pas, aisément que des filles pratiquent ce sport.  « La société ghazaouie est orientale et conservatrice. Cependant, le traitement réservé à la femme diffère selon la catégorie sociale », précise cet entraineur qui aspire à changer peu à peu les mentalités.

Il a indiqué par ailleurs qu’il « déployera le maximum d’efforts afin d’améliorer le rendement des filles, en dépit des conditions économiques délicates det du blocus imposé par les Israéliens».

Le club organise des tournois en interne aux fins d’inciter les filles et d'améliorer leurs capacités physiques, athlétiques et techniques, a encore précisé l'entraineur en formant le souhait de mettre sur pied une équipe apte à représenter l’Etat de la Palestine aux championnats mondiaux .

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