AA / Montréal / Hatem Kattou

Le feuilleton d’été du joueur argentin Lionel Messi avec son club de « toujours », le FC Barcelone, a connu officiellement, son épilogue, mardi, lorsque la « Pulga » (Puce en espagnol et surnom de l’albicéleste) s’est engagé avec le Paris-Saint-Germain, club emblématique de la capitale française, pour deux saisons, moyennant un salaire annuel de 35 millions d’euros.

Au-delà de la dimension financière et de l’engouement populaire, aussi bien en France, qu’ailleurs sur la Planète du Sport roi, qu’a suscité ce transfert « historique » et « exceptionnel », dès lors que cela concerne un des meilleurs joueurs de tous les temps et incontestablement des deux premières décennies du XXIe siècle, c’est plutôt un enjeu exclusivement sportif qui anime et préoccupe les « Parisiens », dirigeants, joueurs et fans.

En effet, le PSG, lorgne depuis sa reprise, en 2012, par le Fonds d’investissement qatari (QSI) - au terme de plusieurs années de disette – à remporter le plus prestigieux des titres européens interclubs, en l’occurrence, la Ligue des Champions.

Après avoir largement dominé le championnat de France au cours de la décennie écoulée, en gagnant sept titres en neuf saisons, le club n’a d’autre véritable motivation que celle d’œuvrer à arracher le trophée européen.

Certes, le PSG a réussi à atteindre la finale de la Ligue des champions en 2020, à accéder au carré d’as en 2021, et à atteindre les quarts de finale à quatre reprises successives (de 2012 à 2016), il n’en demeure pas moins que le groupe n’est jamais parvenu à s’abreuver du graal européen, et ce malgré la floppée des stars et de la kyrielle d’attaquants ramenés dans le giron du club (Zlatan Ibrahinovic, Edinson, Cavani, Mauro Icardi, Neymar, Kylian Mbappé…)

Le sacre européen demeure l’objectif affiché assigné par le qatari Nasser al -Khelaifi, président du PSG, président du QSI, président du Conseil d’administration de BeIn Sport, membre du Comité exécutif de l’UEFA, en tant que représentant de l’Association européenne des clubs, structure qu’il préside depuis quatre mois, et « least but not last » …membre du Comité d’organisation de la Coupe du monde de football qui se déroulera dans son pays en 2022.

L’homme d’affaires qatari, âgé de 47 ans, et par ailleurs amateur de tennis, a longtemps travaillé pour renforcer le club qu’il préside, mais aussi pour développer la marque PSG.

Ce travail de longue haleine a connu on point d’orgue, mardi, en faisant signer le lutin argentin, âgé de 34 ans, qui débarque à Paris, au terme de 21 ans passés en terre catalane, qui l’a adopté et couvé depuis l’âge de 13 ans.

Cela dit, l’arrivée du « Roi » Leo au Parc des « Princes » sera-t-elle suffisante ou un gage de succès pour le club parisien? La super star argentine, parviendra-t-elle, à tirer l’équipe vers le haut en lui permettant de remporter la Ligue des champions, dés lors que tout autre résultat sera considéré par les fans parisiens, qui ont réservé un accueil des plus chaleureux à Messi, comme étant un échec.

Messi a, d’ailleurs, déclaré lors de sa présentation en conférence de presse animée, mercredi après-midi, en compagnie de Khelaifi, qu’il « rêve de soulever une nouvelle fois la Ligue des champions », titre qu’il a gagné à quatre reprises avec les Blaugrana.

Il s’est dit convaincu d’être « venu à l’endroit idéal pour y parvenir ».

Sur le papier, le PSG dispose d’un groupe compétitif mais qu’en est-il de la « dure réalité » du chaudron?

Nasser Khelaifi a souligné, mercredi, dans un clin d’œil adressé à Kylian Mbappé qui souhaitait, au printemps dernier, faire partie d’un groupe compétitif (menace à peine voilée de quitter le club), que « Maintenant il n’y a pas plus compétitif que le PSG ».

Théoriquement, les propos du président « parisien » ne sont pas dénués de bon sens et de pertinence, si nous passons en revue les joueurs recrutés durant l’intersaison.

Le PSG a engagé, tour à tour, l’espagnol Sergio Ramos, défenseur emblématique du Real Madrid et un des meilleurs à son poste au monde, l’italien Gianluigi Donnarumma, ancien gardien de buts de l’AC Milan et vainqueur de l’Euro avec la Squadra Azzurra, le marocain Achraf Hakimil, arrière droit de l’Inter de Milan et anciennement du Réal et le hollandais Georginio Wijnaldum, ex-sociétaire de Liverpool.

Ajoutons à ce quatuor les éléments déjà présents au club, à savoir, le brésilien Neymar, le français Mbappé, l’italien Verratti, les deux argentins Icardi et Angel de Maria, et le troisième mousquetaire engagé Messi, l’équipe parait solide et apte à atteindre son but.

Toutefois, réunir des « Galactiques », additionner des stars et aligner des vedette côte à côte n’a jamais été une recette-miracle et assurée pour gagner, dans la mesure où le football, et c’est ce qui fait son charme, n’est pas une science exacte, et tout l’art consiste à monter un groupe fort mais homogène, où les égos démesurés et multiples se doivent d’êtres oubliés aux vestiaires pour assurer une cohésion sur le terrain, au service du groupe.

Cela dénote de la mission délicate qui attend Mauricio Pochettino, le technicien argentin (encore un) qui officie à la barre technique du PSG, aussi bien sur le rectangle vert que dans les vestiaires du Parc des Princes.

La saison footballistique européenne qui vient de commencer, a donc démarré sur les chapeaux de roues concernant le Mercato, sera des plus palpitantes et l’enjeu du PSG consiste, indéniablement, à, non pas seulement d’aller le plus loin possible en Ligue des champions mais à remporter ce trophée.

Il s’agira du seul résultat qui assouvira la soif de ses supporteurs, qui « récompensera » les efforts des investisseurs qataris, mais surtout qui permettra au club de la capitale d’égaler la performance du rival du Sud, l’Olympique de Marseille, seule équipe de l’Hexagone ayant réussi à décrocher ce prestigieux titre, il y a de cela…29 ans, sous la houlette d’un certain Bernard Tapie, un autre homme politique, hommes d’affaires et président de club, mais cela est une autre histoire…