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Foot/Coupe Arabe des Nations : Un beau champion et une organisation sans faille

- Après neuf ans d’absence, la compétition panarabe a repris du service en offrant un somptueux spectacle sur les pelouses des stades qui accueilleront d’ici moins d’une année le Mondial

Fatma Bendhaou  | 21.12.2021 - Mıse À Jour : 22.12.2021
Foot/Coupe Arabe des Nations : Un beau champion et une organisation sans faille

Canada

AA / Montréal / Hatem Kattou

Le rideau est tombé, samedi soir, à Doha, sur la onzième édition de la Coupe arabe des Nations de football, la première placée sous le parrainage de la FIFA.
Pendant dix-neuf jours, le monde arabe a évolué et vibré au rythme des prouesses techniques des joueurs, de matchs âprement disputés, d’un public, impliqué de 7 à 77 ans, ainsi que d’une organisation sans faille.
Nous passerons en revue les quatre points cardinaux qui ont marqué ce tournoi, organisé du 30 novembre au 18 décembre, et les points saillants qui resteront dans les esprits au terme de cette joute panarabe, organisée après neuf ans d’absence.


- L’Algérie : Un beau champion


Avec 13 buts inscrits et 4 buts encaissés, l’Algérie, qui n’a perdu aucun de ses six matchs disputés, a remporté, haut la main, son premier titre arabe.
La sélection algérienne A', qui compte quelques joueurs de la sélection détentrice de la Coupe d’Afrique de 2019, est parvenue à s’imposer avec brio, après avoir battu, sans bavure, durant son parcours les quatre autres prétendants au titre; seule sélection ayant réussi cet exploit.
En effet, les coéquipiers de Youcef Blaili, auteur d’un but d’anthologie en quarts de finale (un tir spontané des 39 mètres), ont fait match nul contre les Pharaons en phase de poule, avant de battre, successivement, les Lions de l’Atlas (aux Tirs aux buts), le Qatar (durant le temps additionnel de 17 minutes) et les Aigles de Carthage, en finale pendant les prolongations.
Les « Fennecs » ont glané aussi quelques titres individuels. Yacine Brahimi, l’ancien sociétaire du FC Porto et actuel attaquant d’al-Rayyan qatari a été sacré meilleur joueur du tournoi et soulier d’argent.
De plus, l’emblématique gardien Rais M’bolhi a hérité du titre de meilleur gardien de buts de même que le ballon d’argent a échu au virevoltant attaquant Youcef Blaili.


- Un niveau technique assez élevé


Outre l’Algérie, d’autres équipes, afro-arabes notamment, ont offert un somptueux spectacle durant la compétition.
Certains matchs, âprement disputés, ont atteint un palier mondial, bien qu’aucune équipe parmi les principaux prétendants au titre et outsiders, à l’exception du Qatar, pays organisateur, n’ait ramené ses joueurs professionnels évoluant en Europe.
Il s’agit ici des trois sélections maghrébines et en degré moindre leur homologue égyptienne.
Le quart de finale ayant opposé l’Algérie au Maroc, et qui a été sanctionné par le score de un partout durant le temps réglementaire et par un score de parité (2-2), fût un match époustouflant et de haute facture. Haletant du début jusqu’à la fin, le match qui a mis aux prises Chérifiens et Verts n’a pu être départagé que par la fatidique session des tirs aux buts qui a souri aux Algériens.
De même, la rencontre en demi-finale qui a vu les Tunisiens croiser le fer avec les Egyptiens a été également spectaculaire malgré le score étriqué en faveur des Tunisiens qui ont plié le match en temps additionnel (90+5) à la faveur du joueur égyptien Amr El Sulaya.
D’autres matchs ont été également palpitants tel que celui opposant l’Algérie au Qatar (2-1) durant la demi-finale ou l’Egypte à la Jordanie (3-1) en quarts de finale ou encore la finale de samedi entre la Tunisie et l’Algérie.
Au cours du tournoi, 80 buts ont été marqués par les 16 sélections participantes pendant les 32 matchs, soit une moyenne respectable de 2,5 buts par match. L’attaquant tunisien Seif Jaziri a été sacré soulier d’or, étant le meilleur buteur avec quatre réalisations.


- L’organisation : à la perfection


La FIFA a accordé son label à la compétition panarabe, qui a été organisée au terme de neuf ans de traversée de désert, pour une raison double.
La première raison est d’ordre « tactique » pour remplacer la Coupe des Confédérations qui réunit, une année avant le déroulement du Mondial, les champions continentaux, d’autant plus que la FIFA a décidé en mars 2019 d’abandonner cette compétition pour la remplacer par Coupe du monde des clubs élargie à 24 équipes. Dans l’attente de l’organisation de cette nouvelle compétition, la Coupe arabe a été choisie pour « remplir » l’agenda de la FIFA.
La deuxième raison « stratégique » est plus sérieuse et consiste à tester les capacités du Qatar, à un an de la tenue du Mondial.
Le pays de la péninsule arabique a mis tous les moyens pour assurer une organisation parfaite, allant des transports et le réseau de métro reliant les villes et stades, jusqu’à l’infrastructure construite à cet effet, qui a laissé même les observateurs occidentaux les plus sceptiques obnubilés par ce qu’ils ont constaté de visu.
Des stades futuristes par segments et authentiques par leur architecture, des pelouses tapis, des moyens mis en place pour assurer un refroidissement et climatisation de l’air au sein des stades, et des moyens technologiques utilisés à volonté, le tout couronné par une organisation médiatique quasi parfaite et une synchronisation sans faille, autant d’éléments qui ont permis aux organisateurs de livrer une édition à revoir.
Al-Bayt, al-Janoub, 94, Khalifa Stadium, al-Thumama, al-Rayyan, la Cité éducative, Lusail iconic… autant de noms à retenir et autant de joyaux architecturaux et sportifs à visiter, qui ont et qui vont, à coup sûr, rehausser le niveau de chaque compétition accueillie.
Rendez-vous pris au mois de novembre prochain durant le Mondial pour s’extasier à nouveau.


- Un public faiseur de joie


Les travées des stades qataries ont été fréquentées par un public varié, de multiples nationalités, même autres qu’arabes parmi les résidents dans l’émirat du Qatar.
Nationaux, communautés maghrébines, moyen-orientales et des pays du Golfe ont tous été présents pour soutenir leurs pays respectifs dans une ambiance festive et haut en couleurs.
Femmes, hommes et enfants, jeunes (filles aussi) et moins jeunes ont été présents en force dans les gradins, malgré la pandémie de la Covid-19, apportant ainsi, via les chants, les slogans et la musique une touche enchanteresse et féérique.
Certes, des publics ont été plus créatifs, plus bruyants et plus présents que d’autres, pour des raisons historiques et sociologiques, notamment, les spectateurs maghrébins, mais tous les présents ont soutenu leurs équipes dans une ambiance bon enfant marquée par le fair-play, en dépit de quelques légers dépassements insignifiants.
A la fin, ce sont les Algériens qui ont dansé la farandole ayant remporté le titre, bien que cela n’enlève rien au mérite des autres équipes et publics, en particulier les Tunisiens, finalistes du tournoi dont ils avaient remporté la première édition organisée au Liban en 1963.

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