Foot / Algérie : Rabah Madjer sur la sellette
- Son sort serait connu après le match amical contre le Portugal de Christiano Ronaldo, le 7 juin à Lisbonne, si ce n'est pas avant.

Algeria
AA / Alger / Tarik Zaidi
Sauf retournement de situation, le sélectionneur de l’équipe d’Algérie, Rabah Madjer, arrivé à la barre technique en octobre 2017, ne devrait pas faire de vieux os au banc des « Fennecs », surnom de l’équipe algérienne.
La presse algérienne lie son imminent limogeage à la défaite inattendue en match amical (2-3), la troisième de suite, concédée vendredi en soirée contre le Cap-Vert, au stade du 5 juillet à Alger.
Selon la presse algérienne en ligne, citant des sources dans l’entourage de la fédération algérienne de football (FAF), les membres du bureau fédéral sont unanimes sur la nécessité de mettre fin au contrat de Madjer au regard de la prestation, qualifiée de « médiocre » de la sélection.
Vendredi, en milieu de soirée, Rabah Madjer a pu mesurer le « divorce » entre lui et les fans des « verts » puisque seul trois milles personnes ont daigné se déplacer au stade, dont la capacité dépasse les 80 mille personnes.
Non seulement, on lui a fait entendre des « vertes et des pas mûres », mais les supporters présents ont même sifflé et hué les joueurs, préférant donner de la voix à l’adversaire du jour.
Certains ont même réclamé le retour du Bosnien, Vahid Halilodzic. Lequel a écrit la plus belle histoire du football algérien en réussissant à qualifier les « Fennecs » en huitième de finale au mondial brésilien, en 2014, et en tenant en respect le futur champion du monde, l’équipe allemande, lors d’un match épique (défaite 1-2).
Sa défense était fébrile, manquant terriblement de complémentarité, son jeu était décousu, des pertes de balle à la pelle, un milieu de terrain transparent, un manque flagrant d’engagement et une attaque brouillonne.
Cette défaite, après celle contre l’Arabie Saoudite (0-2), le 09 mai dernier, en Espagne, et celle contre l’Iran, à Graz en Autriche, il y a deux mois, inquiète sérieusement les amoureux de la balle ronde en Algérie où le football est presque une religion.
Même les autorités ne sont pas en reste d’autant que l’équipe l’attend un déplacement périlleux en septembre prochain en Gambie dans le cadre des éliminatoires de la coupe d’Afrique des Nations 2019.
«C’est inacceptable qu’on perde de cette manière même si c’est un match amical. On a des joueurs de classe mondiale. On va évaluer et on va voir avec tous les acteurs. On a raté cette fois la coupe du monde, mais on n’accepte pas qu’on rate la prochaine », a réagi peu après la fin de la rencontre, le ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Hattab.
Quant à la presse spécialisée, très critique envers « l’homme à la fameuse talonnade », depuis un incident qu’il a eu avec un journaliste de renom en novembre dernier, la messe est déjà dite.
« Monsieur Zetchi (Président de la FAF, ndlr), arrêtez le massacre !», a barré en Une le journal Compétition dans sa livraison de samedi.
«Selon une philosophie incompréhensible d’un Madjer complètement hors-jeu, l’équipe est tombée dans les profondeurs. Lamentable. Au train où vont les choses, on risque de ne pas aller à la CAN. Le risque est grand », écrit le journal.
« Le président de la FAF doit prendre ses responsabilités. Il est temps de réagir. Il faut stopper le massacre, l’histoire vous le retiendra», ajoute-t-il dans un éditorial.
« Les prochaines heures doivent absolument être porteuses de bonnes nouvelles. De sorte que le staff technique des verts subisse des changements ».
Mais le sélectionneur, lui, refuse pour l’heure de démissionner.
«Je regrette cette défaite amère et inattendue, mais ce n’est pas la fin du monde. Nous avons raté un bon nombre d’occasions en touchant le poteau à cinq reprises. On a joué de malchance face à une bonne équipe du Cap Vert, qui en revanche, a été réaliste en marquant trois buts sur quatre occasions procurées», a-t-il dit, après la rencontre contenant difficilement son dépit.
«Le rendement de certains joueurs n’a pas été la hauteur (…). Concernant mon avenir, je ne vais pas démissionner, j’ai toujours assumé mes responsabilités. Si je démissionne, l’équipe nationale va plonger dans une crise. Je regrette l’acharnement d’une partie des supporters sur l’équipe et sur ma personne qui ont vite oublié ce que j’ai donné au football algérien, c’est inadmissible et inacceptable», a-t-il martelé.
Son sort serait connu après le match amical contre le Portugal de Christiano Ronaldo, le 7 juin à Lisbonne, si ce n’est pas avant.
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