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Côte d’Ivoire: Le saut en hauteur, un sport au parcours glorieux qui cherche à renaître

L'ex-championne d'Afrique, Lucienne N’da, à la manœuvre.

17.03.2015 - Mıse À Jour : 17.03.2015
Côte d’Ivoire: Le saut en hauteur, un sport au parcours glorieux qui cherche à renaître

AA/ Abidjan/ Issiaka N’Guessan

L’ex-championne d’Afrique de saut en hauteur, Lucienne N’da, se creuse les méninges pour redonner un nouveau souffle à un sport national ivoirien au parcours glorieux mais en déclin par les temps qui courent: le saut en hauteur.

Dans son bureau situé au bas les tribunes 3 du stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, elle s’est dévoilée à Anadolu. La discipline sportive est quasi-inexistante depuis de très longues années, faute de moyens didactiques selon la championne. 

Née le 6 juillet 1965 à Adjamé (Abidjan), Koffi N’da Adjoua Lucienne est inspectrice d’éducation physique et sportive depuis 1986,  date de son admission à la fonction publique. Elle fait partie à titre exceptionnel du corps des conseillers d’éducation physique et sportive. Depuis janvier 2013, elle est conseillère et assistante du directeur général de l’office national des sports « ONS ».

Elle a néanmoins décidé de revenir sur la piste après avoir constaté une mort sans agonie du saut en hauteur. Depuis Mai 2014, elle est « entraîneur national de saut en hauteur ».

N’da Adjoua est aujourd’hui déterminé à concrétiser son rêve et à réaliser son projet : la construction d’une académie des sports qui s’emploiera à développer toutes les disciplines, de sculpter tous les talents perdus dans les rues.

Elle compte, pour ce faire, sur une coopération turco-ivoirienne : « La Turquie est un grand pays, pourtant de ses disciplines sportives on ne connaît que le football. Ce pays est en mesure de nous aider à faire revivre plusieurs autres disciplines sportives peu connues et en Côte d’Ivoire et en Turquie ».

Fille d’une « confrérie » de six filles et issue d’une famille dirigée par un père militaire, la jeune Lucienne N’da s’éprend pour l’athlétisme et principalement le saut en hauteur.  « Nous sommes six amazones », affirme la sportive de haut niveau.

Quand les souvenirs s’éveillent, elle s’y adonne généreusement : «Mon père me frappait tous les jours à mon retour des entraînements qui se déroulaient à l’université d’Abidjan (aujourd’hui Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, ndlr). J’étais un garçon manqué », raconte Lucienne N’da.

Quelques années après, bénéficiaire d’une bourse de provenance française après son record d’Afrique  junior dans la compétition 1, 77m en 1983 à 17 ans, Lucienne N’da part à Paris (France) pour une formation.

Deux ans plus tard, en 1989, elle bat le record d’Afrique toutes catégories maintenu jusqu’en 1998. En 1992, dans la compétition 1,95m en Ile Maurice, Lucienne N’da confirme toute sa suprématie.

« Avant ces exploits, j’avais déjà donné à la Côte d’Ivoire un record continental, à l’âge de 9 ans j’ai été recordwoman d’Afrique », se rappelle la sportive décorée officier de l’ordre du mérite ivoirien, le 16 janvier dernier.

«Je suis très attachée à mes origines. D’ailleurs, j’ai refusé la nationalité française malgré une course assidue », confie l’ex-championne d’Afrique.

N’da dénonce, par ailleurs, la part belle faite au football, au détriment du reste des disciplines sportives.

«Le sport est une locomotive pour véhiculer une bonne image du pays à l’extérieur. Le sport, ce n’est pas uniquement du football », tonne la championne.

 
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