Basket: Zeljko Obradovic... Une légende vivante (Portrait)
- L’emblématique entraineur Zeljko Obradovic, va disputer à la tête du Fenerbahçe Doğuş son 17ème Final Four en Euroligue, ce week-end, le 4ème d’affilée avec le club turc.

France
AA / Paris / Eşref Yeftale
Les mots et les qualificatifs ne suffisent pas pour décrire, sans nul doute, le meilleur coach en basket de tous les temps en Europe, Zeljko Obradovic, un phénomène dans le coaching moderne, un tacticien et un leader hors pair, une vraie légende vivante…
Né le 9 mars 1960 à Čačak en Serbie, Zeljko Obradovic cet ancien joueur serbe reconverti brillamment en tant que tacticien hors pair, est devenu l’une des plus grandes figures emblématiques du basketball mondial, une véritable légende vivante dans la manière de gérer toutes les équipes qu’il a eu sous sa houlette.
Dès son plus jeune âge, Obradovic a commencé a joué au basketball dans un terrain vétuste situé à proximité de sa maison familiale, avant que son père l’intègre au KK Borac Čačak, club de sa ville natale.
Malgré la longue distance entre son domicile et son lieu d’entrainement, le jeune homme a forgé son caractère dès ses débuts, en faisant ce long trajet à pied tous les jours, jusqu’au jour où son père lui a offert un cadeau appréciable, un vélo, lui permettant de raccourcir notoirement une grande partie de son trajet quotidien.
Devenu professionnel, ce meneur de jeu, particulièrement, doué a très vite rejoint le plus grand club de l’ex-Yougoslavie, le Partizan de Belgrade en 1984 où il a arboré le maillot près de sept saisons (1984-1991), avant d’enchainer au sein de son club de toujours, une longue carrière professionnelle de plus de 25 ans en tant qu’entraineur.
Un parcours le propulsant rapidement en équipe nationale yougoslave, où Obradovic a obtenu une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de 1988 à Seoul, avant de devenir champion du monde avec son pays en 1990.
En 1991, le Partizan lui propose dès lors une reconversion immédiate en tant qu’entraineur principal de son club de toujours, une décision difficile pour le meneur de jeu de devenir, en seul jour, le coach de tous ses anciens coéquipiers.
Après avoir joué pendant des années en tant que joueur, son rêve de diriger une équipe lui avait été offert sur un plateau : « une chance en or, à ne pas manquer » selon son ancien sélectionneur et ami de toujours Dusan Ivkovic, qui lui conseillait de « commencer dès que possible ».
Un choix judicieux qui s’est soldé par le plus grand des trophées à la clé, le premier titre dans un championnat européens des clubs pour le Partizan de Belgrade, un exploit pour une formation de 22 ans de moyenne d’âge, applaudit par son mentor le « professeur Nikolic », voyant déjà en son compatriote une figure montante du sport européen.
Navigant dans les plus grands clubs d’Europe, en passant notamment par l’Espagne (Badalona et Madrid), Zeljko Obradovic a fait une grande halte au Panathinaikos où le coach serbe a tout gagné, enchainant un record historique de 11 titres de champion de Grèce, et de 4 trophées en Euroligue, un palmarès tout simplement époustouflant.
Puis, l’emblématique tacticien a décidé de relever un nouveau challenge avec le Fenerbahçe Istanbul, l’un des plus grands clubs de football en Turquie, mais aussi une formation de basketball cherchant sa voie parmi l’élite du basketball européen.
Une osmose quasi-parfaite avec 3 titres de champions de Turquie, 4 participations d’affilée au Final Four, et le premier Graal en Euroligue lors de la dernière finale à Istanbul contre l’Olympiakos (2017), un trophée historique pour ce pays passionné de basket.
Adulé par les supporters du Fenerbahçe, Zeljko Obradovic est un homme de caractère, méconnaissable quand il est aux abords du banc de son équipe, où il apparait toujours hurlant, gesticulant, entrain de passer « un savon » à tous les acteurs sur le parquet.
Pire encore, il est capable de se mettre dans une impressionnante colère noire même quand les choses se passent bien sur le terrain, en fustigeant ses propres joueurs, quand sa formation mène de 20 vingt points à quelques secondes de la fin du temps réglementaire, un mania du détail.
Dans un reportage accordé à la télévision turque, le tacticien reconnaît qu’il est un homme difficile à vivre dès lors qu’il est sur un terrain de Basket.
« Mon job, c’est de corriger corriger corriger… (les détails), j’ai deux enfants, je considère mes joueurs comme mes enfants, donc parfois il faut savoir leur dire des choses qui ne leur plaisent pas, mais je suis obligé de le faire, c’est comme ça » explique-t-il, le sourire aux lèvres.
En dehors du terrain, impossible à imaginer, mais Obradovic est un bon vivant, il aime le théâtre, la musique, les bons restaurants, capables de sortir avec ces protégés même tardivement, ce n’est plus le même homme, quelqu’un même de plutôt accessible.
Mais une fois sur le parquet « il faut qu’ils comprennent que je suis leur coach et qu’eux sont les joueurs, c’est une règle intransgressible » explique-t-il sur un ton beaucoup plus sérieux.
Travaillant pendant des années avec les publics les plus fanatiques d’Europe, Zeljko Obradovic fait l’unanimité tant en Espagne, qu’en Serbie, en Grèce ou encore en Turquie même auprès des supporters des clubs rivaux.
L’agressivité, la combativité et le jeu collectif de la première à la dernière seconde de jeu sont ses seuls mots d’ordre. Une stratégie ne pouvant que plaire aux fans des différents clubs entrainés, qui veulent voir leur équipe se donner à 100%, une philosophie où le résultat final donne entière satisfaction, même lors de possibles défaites.
Entouré d’une équipe technique irréprochable, Zeljko Obradovic privilégie le collectif, le respect mutuel entre chaque membre de son staff, préférant ne travailler qu’avec des gens « honnêtes » autour de lui. Une symbiose parfaite entre les dirigeants des clubs, les joueurs et le staff technique est primordial pour le phénomène.
Toujours en quête d’exploit et comme si c’était écrit dans son destin, Obradovic et le Fenerbahçe Doğuş vont tenter de conserver leur titre pour une seconde année d’affilée en Euroligue, le week-end du 18 au 20 mai prochain, dans la salle du Partizan Belgrade, où tout a débuté pour la légende vivante serbe.
Voici dans ce qui suit quelques chiffres sur le palmarès de l’emblématique coach Zeljko Obradovic, avant le prochain Final Four, qui va se dérouler à Belgrade (Serbie) du 18 au 20 mai 2018 :
Euroligue
- 9 Titres : Partizan (1992), Joventut Badalone (1994), Real Madrid (1995), Panathinaikos Athènes (2000, 2002, 2007, 2009 et 2011), Fenerbahçe (2017)
- 532 rencontres en Euroligue, dont 375 victoires pour 175 défaites (ratio 0.705)
- Final Four : 16 participations (9 victoires, 2 fois second, 2 fois troisième et 3 fois quatrième)
Coupe Koraç
- 1 titre : Partizan Belgrade (1989)
Coupe Saporta
- 2 titres : Real Madrid (1997) et Benetton Trévise (1999)
Championnats nationaux :
- 11 titres de champion de Grèce avec le Panathinaikos Athènes
- 3 titres de champion de Turquie avec Fenerbahçe Istanbul
- 1 titre de champion de Yougoslavie avec le Partizan Belgrade
International – Entraineur de la Yougoslavie
- 1 médaille d’Argent aux Jeux Olympiques Atlanta (1996)
- 1 médaille d’Or au championnat d’Europe (1997)
- 1 médaille d’Or au championnat du monde (1998)
- 1 médaille de Bronze au championnat d’Europe (1999)
Diverses distinctions :
- élus en 2007, 2011 et 2017 « Euroligue Alexander Gomelskiy » Coach de l’année