
AA/Bangui/Pacôme Pabandji
En Centrafrique, la Spiruline est la dernière trouvaille pour pallier le problème de malnutrition dont souffrent nombre d'enfants dans ce pays, classés parmi les plus pauvres à l'échelle mondiale .
La spiruline, algue qui peut être administrée sous forme de poudre ou de comprimés ou prendre bien d'autres formes, est cultivée depuis des décennies en RCA, mais elle a, jusque-là, toujours été destinée à la consommation domestique, ce n'est, en effet, que depuis novembre 2014 que certains centres spécialisés en la matière ont commencé à en faire usage pour traiter les enfants souffrants de malnutrition. C'est en février que ce traitement a pris de l'ampleur dans la capitale centrafricaine, Bangui.
Cette algue, riche en protéines et vitamines, est cultivée dans des bassins artificiels, exposés en plein soleil-pour une production optimale- où elle est recuellie à la surface de l'eau.
La prévalence de la malnutrition dans les rangs des enfants centrafricains rend cette algue particulièrement précieuese et prisée das ce pays. Une enquête réalisée, en janvier 2015, par L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a révélé un taux de malnutrition aigüe en centrafrique de l'ordre de 1,9%, le seuil d’urgence étant fixé à 2%.
Le traitement à base de spiruline est administré aux enfants de 0 à 5 ans, a précisé à Anadolu le dirceteur d'un centre spécialisé établi dans le 7ème arrondissment de Bangui.
"Additionnée à de la sardine, la Spiruline s'avère être l'aliment idéal pour venir à bout de la malnutrition des enfants. La Spiruline contient presque toutes les vitamines à l'exception de la vitamine C, des oligo éléments, du fer, du magnesium, bref tout ce qu'il faut pour aider les enfants à regagner des forces" , a expliqué à Anadolu, André Freddy Lemmonier qui gère un site de production de la spuriline dans le 7ème arrondissement de Bangui.
Dans le centre sanitaire Saint Joseph de Ouango (7ème arrondissement de Bangui) tenu par la sœur Marguérite, au moins 30 enfants, tous souffrant de la malnutrition et accompagnés de leurs parents attendent, dans le Grand Hall, d'être reçus et de recevoir des traitements.
"Ici, on procède aux premiers tests afin de déterminer le type de carence nutritionnelle dont souffre l'enfant avant de l'orienter et de le prendre en charge", a précisé à Anadolu Natacha Dapounet, urgentiste dans ce centre.
"Une fois les premiers diagnostics effectués, nous administrons à l'enfant de la poudre de spiruline associée à de la sardine. un mélange idéal pour traiter la malnutrition qu'il s'agisse de kwashorkor ou de marasme (types de malnutrition)" ajoute Dapounet précisant qu'outre le traitement qu'il reçoivent sur place, une autre quantité de Spiruline est remise aux parents des enfants pour le reste de la semaine.
Les centres spécialisés qui offrent ce type de traitement voient le nombre de leurs jeunes patients augmenter de jour en jour, les enfants souffrant de malnutrition y viennent, désormais, même des quartiers éloignés de la capitale, explique Félicienne Magout, assistante de santé en nutrition au Centre d'enfants SOS de Gbangouma dans le 7ème arrondissement de Bangui.
Face à cette affluence, la réponse demeure plutôt limitée, la culture de Spiruline étant encore peu développée à Bangui à cause, notamment du manque de moyens adéquats et des conditions requises pour ce faire.
Pour l'instant seuls 5 centres à Bangui offrent un tel traitement.
Les centres visités par le correspondant de Anadolu ont, majoritairement, évoqué des problèmes de production liés à un manque de moyens techniques et de financement, le traitement étant offert gratuitement aux enfants.