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La Turquie veut réduire la pratique de la césarienne

"En 2016, 71% des accouchements dans les hôpitaux privés ont été réalisés par césarienne", dénonce le ministre de la Santé qui a averti les hôpitaux contre une pratique abusive et infondée médicalement.

Duygu Yener, İlkay Guder, Tuncay Çakmak  | 10.02.2017 - Mıse À Jour : 10.02.2017
La Turquie veut réduire la pratique de la césarienne

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le ministre turc de la Santé, Recep Akdag, a annoncé que les hôpitaux qui pratiquent à outrance les accouchements par césarienne, sans que ce soit nécessaire médicalement, vont être pénalisés.

Le ministre Akdag s’exprimait, vendredi, lors d’une réunion de travail organisée par l’Institut turc de la Santé des Mères, des Enfants et des Pubères.

Il a d’abord rappelé que le taux d’accouchements par césarienne en Turquie est beaucoup trop élevé et qu’une partie de ces césariennes ne sont pas médicalement légitimes.

"Ces taux sont particulièrement élevés dans les établissements privés. En 2016, 71% des accouchements dans les hôpitaux privés ont été réalisés par césarienne. Ce n’est plus une intervention médicale, c’est devenu une habitude qui ne prend plus en compte la nécessité médicale", a-t-il dénoncé.

Dans le même temps, le taux de césariennes est de 38% dans les hôpitaux publics, "ce qui reste élevé".

"Si le premier accouchement d’une femme est réalisé avec une césarienne, il devient plus difficile ensuite de mettre au monde par les voies normales. C’est pourquoi il faut réduire de manière importante les césariennes lors d’un premier accouchement, tant que cette méthode n’est pas justifiée médicalement", a-t-il expliqué.

"Le taux de césariennes dans les premiers accouchements est de 16% dans les hôpitaux publics, de 36% dans les hôpitaux universitaires et de 40 % dans les établissements privés de santé», a-t-il ajouté.

Le ministre de la Santé a rappelé que la césarienne n’est pas une méthode d’accouchement, mais "une importante opération médicale" qui doit être appliquée dans des situations médicales bien précises.

Pour Recep Akdag, après un accouchement naturel, la mère obtient un premier contact avec son bébé tout de suite après, ce qui renforce le lien maternel et l’état psychologique de la maman.

"Les bébés nés sous césarienne sont plus souvent touchés par des maladies telles que les allergies, l’asthme, le diabète ou des infections intestinales. Certains travaux font même état de liens entre l’autisme, l’hyperactivité ou les difficultés d’apprentissage avec la naissance sous césarienne", a-t-il encore expliqué.

Pour ces raisons, Recep Akdag a annoncé que son ministère va mener des enquêtes concernant les hôpitaux qui pratiquent à outrance la césarienne.

"Les hôpitaux qui pratiquent cette technique trop souvent sans qu’il n’y ait de raisons médicales qui la justifient seront, malheureusement, pénalisés. De plus, nous imposerons une formation aux équipes médicales qui abusent de la césarienne", a-t-il encore dit.

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