
AA / Mohamed Sayyed
Un nouveau rapport de la commission ONUSIDA-Lancet met en garde contre les risques d’une forte propagation du VIH-Sida dans les cinq prochaines années si le monde n’accélère pas ses efforts de riposte radicale au virus.
Le rapport «vaincre le Sida, promouvoir la santé mondiale», publié jeudi, appelle les pays les plus touchés par le VIH à s’efforcer de stopper les nouvelles infections au VIH et d’élargir l’accès au traitement antirétroviral pour empêcher l’épidémie de se répandre dramatiquement.
«Nous devons faire face à la dure réalité, si le rythme actuel des nouvelles infections au VIH ne se réduit pas, il ne suffirait plus de simplement pérenniser les efforts importants déjà accomplis dans de nombreux pays pour empêcher l’augmentation des décès dûs au Sida dans les cinq prochaines années» a déclaré le professeur Peter Piot, directeur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, co-président de la Commission et principal auteur du rapport.
«Nous devons agir maintenant. Les cinq prochaines années offrent une fragile fenêtre d’opportunité pour accélérer la riposte et mettre fin à l’épidémie de sida à l’horizon 2030» a pour sa part indiqué Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et co-organisateur de la Commission.
«Sans cela, les conséquences humaines et financières seront catastrophiques», a-t-il averti.
Le rapport souligne, en outre, le besoin urgent d’une solidarité mondiale d’ampleur pour investir afin d’éradiquer la maladie, particulièrement dans les pays à revenu faible durement affectés par le VIH.
«Le rythme des nouvelles infections au VIH qui ne se réduit pas suffisamment vite, combiné à une croissance démographique élevée dans certains des pays les plus durement touchés, contribue à augmenter le nombre de personnes vivant avec le VIH qui auront besoin d’un traitement antirétroviral pour rester en vie», s’alarme le rapport.
Selon ONUSIDA, 35 millions de personnes sont atteintes du VIH/Sida dans le monde. Depuis son apparition il y a 30 ans, le Sida a tué près de 40 millions de personnes à travers le monde.
Créée au début de 2013 par le programme des Nations Unies ONUSIDA et la revue médicale The Lancet, la Commission ONUSIDA-Lancet réunit 38 chefs d’Etat et responsables politiques, des spécialistes du VIH et de la santé, des jeunes, des activistes, des scientifiques et des représentants du secteur privé dans le but d'identifier et de promouvoir les meilleures approches à même d’éradiquer le VIH/Sida.