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Ebola: 2015, l'année de tous les espoirs pour la Guinée

30.12.2014 - Mıse À Jour : 30.12.2014
Ebola: 2015, l'année de tous les espoirs pour la Guinée

AA/ Conakry/ Boussouriou Bah/Oumar M'Böh

Alors que l'épidémie Ebola a tragiquement marqué la Guinée durant toute l’année 2014, les autorités guinéennes et les acteurs de la lutte contre l'épidémie rêvent déjà d'éradiquer le virus pour le premier trimestre de 2015, notamment grâce à la prise de conscience de la population et du soutien de la communauté internationale.

Depuis l'apparition officielle du virus au mois de mars 2014, plus de 1600 personnes sont mortes en Guinée, d'après un récent bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et  l’économie du pays tourne au ralenti. Avec un produit intérieur brut de 0,2%, la Banque mondiale table d'ailleurs sur une récession en 2015 dans le pays.

Mais alors que la population s'interroge si le pays parviendra à se débarrasser de cette épidémie sous peu, les autorités et les acteurs de la lutte, eux sont confiants et assurent que l'espoir est permis.

 Pour Jérôme Mouton, Chef de Mission MSF en Guinée, rencontré par Anadolu, l’acceptation de l’existence de l’épidémie Ebola de la part des guinéens constituent déjà une première étape pour mettre fin à cette épidémie.

‘’La première chose qui n’a pas marché en 2014, c’est la prise de conscience des citoyens. Aujourd’hui, cette prise de conscience est là, on est entrain d’assister à des actions des citoyens. Dans ce combat, ce ne sont pas les acteurs de cette lutte qui vont gagner cette épidémie, c’est plutôt la population guinéenne’’, a-t-il déclaré.

Au début du mois de décembre dernier, MSF avait toutefois dénoncé la lenteur et la dispersion de la réponse internationale à l’épidémie d’Ebola. Revenant sur cette situation, Jérôme Mouton soutient que c’est ce retard de la réponse a favorisé la propagation d’Ebola. 

"La lutte contre Ebola est une image de guerre, une course vers l’ennemi puisqu’il faut attraper l’épidémie, l’encercler et l’étouffer. Le retard de la réponse a favorisé sa propagation. Aujourd’hui, l’épidémie court plus vite que nous", s’inquiète le Chef de Mission MSF en Guinée.

 Mais l’espoir est cependant permis, souligne-t-il.  ‘’Ce qui se passe au Liberia (l’un des pays touchés) depuis quelques semaines suscite l’espoir. La population a pris conscience de l’existence de cette maladie et a changé son comportement. Ce qui a engendré une forte baisse des cas et il faut la même action en Guinée et en Sierra-Léone’’, préconise-t-il.

Plutôt optimiste Fodé Tass Sylla, chargé de communication de la coordination de la lutte contre Ebola pense de son côté qu’en 2015, la Guinée en aura totalement fini avec l’épidémie Ebola et ce, grâce à la mise en place de centres de traitement et des laboratoires.

"On peut directement prélever les échantillons, les valider et savoir exactement s’il s’agit d’Ebola ou non", déclare-t-il affirmant également que "si ce n'était la réticence des citoyens, la Guinée en aurait fini avec l’épidémie Ebola avant la fin de cette année 2014."

"En 2014, les populations n’ont pas adhéré à cette lutte malgré toute la sensibilisation, toutes les chansons dans les radios et les télévisions, malgré toutes les mobilisations des ministres et des officiers. C’est ce qui a ralenti notre stratégie de lutte", explique Tass à Anadolu.

Revenant sur la déroute de la lutte contre Ebola durant l’année 2014,  le Dr Sakhoba Keita, également engagé dans la lutte, a affirmé : ‘’avoir eu un plan de prévision pour renverser la tendance au mois de décembre".

"Malheureusement toutes les conditions n’étaient pas réunies pour arriver au bout de notre volonté.  Il n’y avait pas les moyens logistiques et la construction des centres de traitement au début de l’épidémie’’, se défend-il.

Aux dires de Keita, tous les moyens sont à présent réunis pour mettre fin à l'épidémie. "La Guinée a reçu beaucoup de donations pour renforcer les moyens logistiques. Les acteurs sur le terrain sont équipés des moyens de déplacement pour être prompt à leur travail et pour la concrétisation de nos devoirs’’.

La Guinée a en effet reçu à plusieurs reprises des dons de la part de pays étrangers à l’instar de la Chine qui a offert pas moins de cinq dons au pays fief du virus Ebola, d’une hauteur de  5 milllions 650 milles dollars au total ou encore de l’Arabie Saoudite, qui a apporté son soutien avec des lots de médicaments et de désinfectants d’une valeur d’environ 200.000 dollars.

‘’Nous allons vaincre Ebola au cours du premier trimestre de l’année 2015’’, rassure-Keita, en référence à toutes ses initiatives.

Le médecin a également assuré que la coordination de lutte est entrain de redoubler d’efforts pour circonscrire les foyers afin de mettre fin à la propagation de l’épidémie.

Cette dernière se donne d’ailleurs deux mois pour y arriver, selon un communiqué de presse dont Anadolu a eu connaissance lundi.

Un  Plan d’Action opérationnel d’urgence pour la mise en œuvre d'une stratégie baptisée "Zéro Ebola en 60 jours" a d'ailleurs déjà été lancée.

La coordination qui s'est dite confortée dans son ambition par la baisse de la tendance en région forestière, notamment dans les préfectures de Guéckédou et Macenta ainsi qu'en Haute Guinée, a toutefois reconnu que la bataille la plus importante doit se jouer à Conakry et dans les villes comme Coyah, Forécariah, Dubréka et Kindia située en Basse Guinée où des réticences sont toujours enregistrées.

A la date du 25 décembre, l’OMS, faisait état de 2639 cas enregistrés dont 1667 décès en Guinée.  Au total 849 personnes confirmées sont sorties guéries des centres de traitement tandis que 127 personnes étaient toujours hospitalisées dans ces centres de traitement.

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