Sante, Archive, Archive

« La vaccination est née en terre musulmane » (Ouléma)

Les Ottomans la pratiquent depuis le 18e siècle, a rappelé Cheikh Abdoullah Bin Bayyadh lors d'un colloque international à Dakar.

25.03.2014 - Mıse À Jour : 25.03.2014
« La vaccination est née en terre musulmane » (Ouléma)

AA- Dakar- Babacar Dione

Les Africains qui pensent que l’Islam interdit la vaccination des enfants ont tort, selon le célèbre  religieux Cheikh Abdoullah Bin Bayyadh.

Ce savant religieux mauritanien, a déclaré à Dakar que la vaccination est "née en terre musulmane". Il a de ce fait appelé les religieux du continent  à plaider pour la vaccination des enfants, soulignant que l’Islam autorise, contrairement à ce que pensent de nombreux Africains, de préconiser aux enfants les soins qu’il faut. 

 Lors d’un colloque international tenu lundi soir à la capitale sénégalaise, il a encore rappelé que « Lady Mary Wortley Montagu, une britannique qui avait travaillé à l’ambassade de la Grande Bretagne en Turquie dans la première moitié du 18e siècle a constaté, elle, que les Turcs étaient immunisés contre la variole ». 

Il a dans ce sens détaillé qu’ «à son retour de Turquie en 1717, elle prêcha dans son pays, l’Angleterre, la technique de vaccination par variolisation qui était largement pratiquée dans l’empire ottoman ».

La méfiance change de camp

    Le dignataire religieux qui s’exprimait devant plus de 200 religieux et acteurs du secteur de la santé au Sénégal a de surcroit signalé que  « les compatriotes de la diplomate britannique cultivaient des siècles durant une certaine méfiance par rapport à la vaccination des enfants ». Or, « quelques décennies plus tard, la méfiance a changé de camp pour s’installer dans le monde musulman ».

Deux cas de figure que le Cheikh a pris soin de rattacher à l’ignorance, se trouvant selon lui « à l’origine de tous les maux ».

Se référant encore à la religion islamique, il a ajouté que « Le prophète Mohamed (Psl) a dit un jour «  Ô serviteurs de Dieu, soignez-vous, car Dieu a préconisé pour chaque Homme le remède adéquat ».

   Ce hadith constitue, a précisé le religieux, une incitation claire non seulement à la médication et aux soins, mais aussi,  à la recherche scientifique ».

      Il a estimé, sur un autre plan, que les oulémas (théologiens, généralement sunnites, de l'islam) ont un rôle majeur  à jouer pour la sensibilisation et la formation religieuse des populations vivant dans les contrées "souffrant d’une vision bornée des choses".

Conduites obscurantistes

« Ces agissements à courte vue sont véhiculés par des groupes qui n’ont aucun respect pour la vie humaine. Les Oulémas sont appelés à lutter contre  ces conduites obscurantistes, en démontrant que l’Islam criminalise l’interdiction à l’Homme d’accéder aux services qui pourraient améliorer sa condition », a-t-il assuré.

 Cheikh Abdoullah Bin Bayyah est professeur à l’université du Roi Abdoulaziz à Djeddah et  président fondateur du global center for "Renewal and guidance" dont le siège se trouve à Londres.

Il est également membre  de plusieurs organisations et conseils dont le conseil européen de la Fatwa et de la recherche, le conseil des Oulémah attaché à l’organisation de la conférence islamique et l’Union internationale des savants musulmans dont il était le vice-président jusqu’à sa démission en septembre 2013.

Les Etats nigérians musulmans de Kano et Zamfara (nord) ont récemment refusé de laisser les autorités sanitaires vacciner les enfants contre la poliomyélite. A l’origine du boycott : la peur que les organisations étrangères partenaires de l’initiative ne leur inoculent des virus stérilisants.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın