Étude : des caillots sanguins prolongent certains symptômes post-COVID
- Une étude révèle que l’interaction entre microcaillots et neutrophiles altérés pourrait provoquer inflammation et fatigue prolongée chez les patients atteints de COVID long
Istanbul
AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc
Une nouvelle étude a identifié des anomalies sanguines chez les patients atteints de COVID long, révélant des interactions entre de minuscules caillots et des cellules immunitaires altérées, ce qui pourrait contribuer à expliquer la persistance de leurs symptômes.
Publiée dans la revue scientifique Journal of Medical Virology, l’étude montre que les patients souffrant de COVID long présentent des niveaux nettement plus élevés de « micro-caillots », des amas anormaux de protéines de coagulation, ainsi qu’une augmentation de la formation de filets extracellulaires de neutrophiles (NETs), des structures libérées par les globules blancs pour piéger les agents pathogènes.
Selon les chercheurs, l’interaction entre ces micro-caillots et les NETs pourrait provoquer une inflammation généralisée et favoriser des symptômes persistants tels que fatigue, brouillard cérébral, douleurs ou essoufflement.
« Ces résultats suggèrent des interactions physiologiques sous-jacentes entre les micro-caillots et les NETs qui, lorsqu’elles sont dérégulées, peuvent devenir pathogènes », a déclaré Alain Thierry, de l’Institut de recherche sur le cancer de Montpellier, co-auteur de l’étude.
Chez les patients atteints de COVID long, les neutrophiles subissent des modifications qui les amènent à expulser ADN et enzymes, formant des NETs susceptibles de stabiliser et d’agrandir les micro-caillots, rendant leur dégradation plus difficile par l’organisme.
« Nous suggérons qu’une formation accrue de NETs pourrait favoriser la stabilisation des micro-caillots en circulation, entraînant potentiellement des effets délétères qui contribuent au syndrome de COVID long », écrivent les auteurs.
L’étude, menée en comparant le plasma sanguin de patients atteints de COVID long à celui de volontaires en bonne santé, a également révélé que les micro-caillots étaient non seulement plus nombreux, mais aussi plus volumineux chez les patients.
Les chercheurs estiment que ces résultats offrent un nouvel éclairage sur les mécanismes biologiques du COVID long et pourraient ouvrir la voie à des traitements ciblant la formation de micro-caillots ou la réduction de l’activité des NETs.
*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
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