
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des centaines de personnes ont manifesté samedi après-midi à Paris pour exiger des sanctions immédiates contre Israël, en réponse à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza.
Par voie d’un communiqué, les organisateurs ont appelé à « exiger de véritables sanctions contre Israël sans plus tarder » afin, selon eux, de « faire cesser les massacres, obtenir l’entrée de toute l’aide nécessaire à la population de Gaza, et exiger que ce soient les Gazaouis qui la gèrent ». Le cortège s’est élancé dans le calme, encadré par un important dispositif de sécurité.
Les manifestants brandissaient des pancartes et scandaient des slogans dénonçant les attaques israéliennes et la complicité supposée des gouvernements occidentaux. Plusieurs associations et collectifs, actifs dans les milieux de la solidarité internationale et de la défense des droits humains, se sont joints à l’appel.
Cette mobilisation intervient alors que l’Union européenne a annoncé le 20 mai l’ouverture d’une procédure de révision de son accord d’association avec Israël, invoquant des violations potentielles des droits humains à Gaza. Cette décision, soutenue par 17 des 27 États membres, pourrait aboutir à une suspension partielle ou totale des relations commerciales si Israël est jugé en infraction avec l’article 2 de l’accord, qui conditionne la coopération au respect des droits fondamentaux.
Parallèlement, le Royaume-Uni a suspendu ses négociations commerciales avec Israël, tandis que la France, l’Espagne et le Canada ont exprimé leur volonté d’adopter des mesures plus fermes en cas de poursuite de l’offensive militaire israélienne.
La situation humanitaire à Gaza est qualifiée de « catastrophique » par la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui a souligné que l’aide autorisée par Israël reste « une goutte d’eau dans l’océan ».
Les manifestants parisiens ont ainsi voulu accentuer la pression sur les autorités européennes pour qu’elles traduisent leurs déclarations en actions concrètes. D’autres rassemblements sont prévus dans les jours à venir, notamment dimanche à Marseille et à Paris, pour maintenir la mobilisation en faveur de la population gazaouie.
- Situation humanitaire à Gaza
Israël bloque depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 3700 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à près de 54 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.