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Yémen : la coalition saoudienne promet de contrer les actions du CTS

- La coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen promet de contrer les actions militaires du Conseil de transition du Sud (CTS) compromettant la désescalade

Mohammad Sıo  | 27.12.2025 - Mıse À Jour : 27.12.2025
Yémen : la coalition saoudienne promet de contrer les actions du CTS

Istanbul

AA/Istanbul/Mohammad Sio

La coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen a annoncé samedi qu’elle prendrait des mesures directes contre tout mouvement militaire du Conseil de transition du Sud (CTS) susceptible de compromettre les efforts en cours de désescalade, avertissant que de telles violations menacent la sécurité des civils et la stabilité régionale.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne, le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, a indiqué que cet avertissement faisait suite à une demande du président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, Rashad al-Alimi, appelant à des mesures immédiates pour protéger les civils dans la province de l’Hadramaout, à l’est du pays.

Selon al-Maliki, cette requête intervient après des « violations humanitaires graves et choquantes contre des civils commises par des éléments armés affiliés au Conseil de transition du Sud ».

Il a précisé que la position de la coalition s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis visant à réduire les tensions, à assurer le retrait des forces du CTS, à transférer les camps aux Forces du Bouclier national et à permettre aux autorités locales d’exercer pleinement leurs responsabilités.

« Tout mouvement militaire (du CTS) allant à l’encontre de ces efforts sera traité de manière directe et immédiate », a averti al-Maliki, soulignant que l’objectif est de protéger la vie des civils et de garantir le succès des initiatives de désescalade saoudo-émiraties.

La coalition a réaffirmé son soutien « ferme et constant » au gouvernement yéménite internationalement reconnu, appelant l’ensemble des parties à assumer leurs responsabilités nationales, à faire preuve de retenue et à répondre positivement aux initiatives pacifiques destinées à préserver la sécurité et la stabilité.

Vendredi, Rashad al-Alimi avait demandé aux forces de la coalition arabe de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans l’Hadramaout et soutenir l’armée yéménite dans l’application de la désescalade, selon un communiqué diffusé par la télévision d’État yéménite.

L’agence de presse officielle Saba, citant une source gouvernementale sous couvert d’anonymat, a indiqué qu’al-Alimi, aux côtés des membres du Conseil présidentiel de direction et du Conseil national de défense, avait été informé des développements dans l’Hadramaout, notamment des « opérations militaires hostiles menées par les forces du CTS ces dernières heures, accompagnées de violations graves contre des civils ».

Selon cette source, l’escalade en cours depuis le début du mois constitue une violation manifeste du cadre de transition, y compris de l’Accord de Riyad, et compromet les efforts de médiation conduits par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Ces efforts visent à réduire les tensions, à obtenir le retrait des forces du CTS des provinces de l’Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi qu’à transférer les camps aux Forces du Bouclier national affiliées au Conseil présidentiel de direction et aux autorités locales afin de rétablir la sécurité.

Signé en 2019, l’Accord de Riyad visait à contenir les affrontements internes au camp yéménite reconnu internationalement, après des combats à Aden entre les forces gouvernementales et le CTS, qui prône la sécession du Sud.

L’accord prévoyait l’intégration du CTS dans les institutions de l’État, l’unification des décisions politiques et militaires, ainsi que le transfert des prérogatives présidentielles à un Conseil présidentiel de direction collectif.

Depuis le 3 décembre, les forces du CTS ont pris le contrôle de certaines zones de l’Hadramaout à la suite d’affrontements avec l’Alliance des tribus de l’Hadramaout et les forces de la Première région militaire alignées sur le gouvernement. Quatre jours plus tard, le CTS a étendu son contrôle à la province d’Al-Mahra, jusque-là sous autorité gouvernementale.

Le CTS affirme que les gouvernements successifs ont marginalisé politiquement et économiquement les régions du Sud, une accusation rejetée par les autorités yéménites, qui insistent sur l’unité territoriale du pays.

À la suite de ces développements, des frappes aériennes d’origine inconnue ont visé des positions du CTS dans l’Hadramaout, les premières depuis les récents déploiements. Le CTS a par la suite indiqué être disposé à coordonner avec l’Arabie saoudite afin de protéger les intérêts communs et ce qu’il a qualifié des « aspirations du Sud du Yémen ».

Le ministre saoudien de la Défense, Khalid ben Salmane, a déclaré qu’il était temps pour le CTS de retirer ses forces de l’Hadramaout et d’Al-Mahra. « Il est temps pour le Conseil de transition du Sud de répondre aux efforts visant à mettre fin à l’escalade et de retirer ses forces des camps militaires dans l’Hadramaout et Al-Mahra », a-t-il affirmé dans un message publié sur la plateforme X.

La position de l’Arabie saoudite a reçu un large soutien du Conseil présidentiel de direction du Yémen, du gouvernement et des partis politiques.

La coalition arabe a été formée en 2015, sous la direction de l’Arabie saoudite, à la demande du gouvernement yéménite internationalement reconnu, afin de contrer les Houthis et de rétablir l’autorité de l’État.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir


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