Politique

Un député européen dénonce une « ingérence directe » israélienne en Europe

- Le député européen Marc Botenga a dénoncé une « ingérence directe » d’Israël dans les institutions européennes et nationales, après la publication de l’enquête journalistique « Israël Files » sur des pressions exercées contre le mouvement BDS

Şeyma Erkul Dayanç  | 17.12.2025 - Mıse À Jour : 17.12.2025
Un député européen dénonce une « ingérence directe » israélienne en Europe

Istanbul

AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc

Le député européen belge Marc Botenga a dénoncé, ce jeudi, une « ingérence directe » d’Israël dans les institutions européennes, après la publication de l’enquête « Israël Files » par plusieurs médias européens, dont Mediapart, le journal d’information numérique français indépendant.

« Les journaux européens viennent de dévoiler, sur base de documents israéliens, qu’Israël pilote ce que les journalistes appellent une véritable machine de guerre pour influencer des cabinets de ministres et des tribunaux dans différents pays européens », a déclaré Marc Botenga dans une intervention au Parlement européen, partagée dans un message publié sur la plateforme sociale de la société X, basée aux États-Unis.

« C’est une ingérence directe dans nos sociétés par un État tiers », a-t-il ajouté, s’interrogeant sur les implications au sein même du Parlement européen. Le député a indiqué avoir lu qu’Israël aurait « essayé d’organiser des poursuites judiciaires contre une députée européenne ».

Marc Botenga a également affirmé que « des organisations alignées sur le gouvernement israélien organisent des voyages sponsorisés pour des députés » et que « certains députés utilisent des sources fournies par des organisations aussi alignées sur Tel Aviv ».

« Nous avons eu deux rapports spéciaux sur l’ingérence étrangère. On a parlé beaucoup de la Russie, de la Chine, de l’Iran, mais jamais d’Israël », a-t-il poursuivi, estimant que cette situation était « bizarre ». « Maintenant que nous savons qu’il y a une stratégie délibérée d’Israël, on ne peut plus fermer les yeux. Nous devons prendre ce sujet au sérieux », a conclu le député européen.

Cette prise de position intervient après la publication de l’enquête « Israël Files », menée par Mediapart en collaboration avec huit médias européens. L’enquête met en lumière des pressions exercées par les autorités israéliennes afin de maintenir en France la pénalisation des appels au boycott d’Israël, malgré une jurisprudence européenne favorable aux militants du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

Selon Mediapart, ces pressions se sont intensifiées après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme de juin 2020, qui a jugé que l’appel au boycott de produits israéliens relève de la liberté d’expression, en l’absence d’incitation à la haine. Des documents internes cités par le journal indiquent que les autorités israéliennes considéraient cette décision comme une menace stratégique.

L’enquête évoque également un lobbying diplomatique et juridique en France, ainsi que la publication, en octobre 2020, d’une circulaire du ministère français de la Justice demandant aux procureurs de poursuivre certains appels au boycott lorsqu’ils peuvent être qualifiés de provocation à la discrimination.

Ni le ministère français de la Justice ni les autorités israéliennes n’ont répondu aux questions de Mediapart. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a, pour sa part, rejeté toute accusation d’ingérence, affirmant agir uniquement dans le cadre de la lutte contre l’antisémitisme.

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