Un chef d’État africain inquiet d’un supposé coup d’État en France contre Emmanuel Macron
- Un président africain a contacté Emmanuel Macron après avoir cru à une vidéo générée par IA annonçant un coup d’État en France, a raconté le chef de l’État français mardi, dénonçant la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux
Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Le président français Emmanuel Macron a affirmé mardi avoir été contacté par un chef d’État africain, inquiet après avoir vu circuler sur les réseaux sociaux une vidéo affirmant qu’un coup d’État était en cours en France, une information entièrement fausse générée par intelligence artificielle.
« Dimanche, un de mes collègues africains m’envoie un message. "Cher président, qu’est-ce qu’il se passe chez vous ? Je suis très inquiet" », a raconté Emmanuel Macron lors d’un échange à Marseille avec des lecteurs du quotidien La Provence.
Le chef de l’État a expliqué que son homologue faisait référence à une vidéo diffusée sur Facebook, montrant une fausse journaliste devant l’Élysée affirmant : « Il y a eu un coup d’État en France, un colonel a pris le pouvoir ».
« Alors nous, ça nous fait marrer. Douze millions de vues ! », a poursuivi Emmanuel Macron, précisant que la vidéo avait été générée par intelligence artificielle.
La séquence imite les codes d’une chaîne d’information en continu, avec une journaliste tenant un micro estampillé « Live 24 », annonçant : « À l’heure actuelle, les informations non officielles évoquent bien un coup d’État en France, dirigé par un colonel dont l’identité n’a pas été révélée, et la possible chute du président Emmanuel Macron. »
Refus de retrait par Facebook
Face à la diffusion massive de cette fausse information, Emmanuel Macron a indiqué avoir demandé à ses équipes de solliciter le retrait de la vidéo.
« La plateforme Pharos appelle Facebook. Réponse de Facebook : "Ça ne contrevient pas à nos règles d’utilisation", Refus de retrait », a déclaré le président.
« Vous voyez qu’on n’est pas équipés comme il faut. (…) Ces gens-là se moquent de nous », a-t-il ajouté, dénonçant l’attitude des plateformes face à la désinformation.
Emmanuel Macron a estimé que ces contenus « se foutent de la sérénité des débats publics » et « mettent en danger » les démocraties, soulignant que même l’intervention du président de la République n’avait pas permis d’obtenir le retrait de la vidéo.
Un risque pour la sécurité démocratique
Le président a également mis en garde contre les conséquences plus larges de ces manipulations, estimant que la prolifération de contenus faux générés par l’intelligence artificielle alimente un doute généralisé.
« Finalement, les gens doutent de tout, de tout ce qu’ils voient », a-t-il déclaré, faisant le lien avec les opérations de désinformation observées lors de précédents scrutins, notamment aux États-Unis.
Emmanuel Macron a plaidé pour une politique plus ferme « au niveau français et européen », affirmant que « quand on a des contenus manifestement faux qui mettent en danger la sécurité publique par des fausses informations qui déstabilisent, il faut pouvoir les faire retirer ».
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