AA/ Tunis / Yosra Ouanes

Le Chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a quitté jeudi la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée à l’audition du gouvernement en réaction à l’interruption de son allocution sur la situation du secteur de la santé publique.

L’intervention de Chahed a été interrompue par un mouvement de protestation organisé à l’ARP par l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba).

« Le Gouvernement a fait preuve de respect envers cette assemblée (le Parlement) depuis ce matin. Tous les membres du gouvernement sont présents mais il semble qu’il y a certains problèmes d’ordre organisationnel avec lesquels nous n’avons aucun lien », a déclaré le Chef du gouvernement aux médias après avoir quitté l’hémicycle.

« Le Gouvernement ne peut pas se permettre d’ignorer les autres préoccupations du peuple, après plus de quatre heures d’attente. Nous avons souhaité discuter des problèmes du secteur de la santé publique mais nous ne pouvons pas travailler dans un tel désordre », a-t-il déploré.

« Le Gouvernement sera prêt à discuter de la situation du secteur de la santé publique quand le Parlement le sera aussi », a-t-il souligné.

Le Coordinateur général de l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens,Mounir Mejri, a de son côté affirmé, dans une déclaration aux médias, que « le Gouvernement avait tourné le dos à l’accord signé depuis le 7 juillet 2018 et a refusé de le mettre en application ».

« Nous ne tairons pas, nous ne mettrons pas fin à notre sit-in et nous ne passerons les examens aux étudiants qu’après la mise en œuvre de l’accord », a-t-il ajouté.

En vertu de l’accord signé avec Ijaba, le Gouvernement s’engage à augmenter de 0.75% le budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Cette augmentation sera allouée à la Recherche, à la régularisation de la situation des professeurs remplaçants et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Le Gouvernement s’engage, dans le cadre du même accord, à ouvrir des concours consécutifs pour recruter les enseignants au chômage.

Depuis quelques semaines, les enseignants universitaires observent des mouvements de protestation pour revendiquer entre autres des augmentations salariales et exprimer leur rejet du projet de loi sur la privatisation des établissements universitaires.