Politique

Tunisie: un député déchire le drapeau israélien en séance plénière

- Une loi contre la normalisation avec Israël n’est pas dans l’intérêt de la Tunisie, estime un dirigeant d’Ennahdha.

Lassaad Ben Ahmed  | 13.02.2018 - Mıse À Jour : 14.02.2018
Tunisie: un député déchire le drapeau israélien en séance plénière

Tunis

AA / Tunis / Bouazza Ben Bouazza

Un député de l’opposition a déchiré, mardi, en pleine séance plénière du parlement tunisien, le drapeau israélien en signe de protestation contre le report répété d’un projet de loi qui «criminalise la normalisation avec l’entité sioniste».

«Voici le drapeau de l’entité sioniste devant vous, assemblée de la honte. Allez y faire le pèlerinage, mais nous resterons une épine dans votre gorge», s’est emporté l’élu du Front Populaire, Ammar Amroussia dont l'intervention était retransmise en direct par la chaîne publique "Wataniya".

Le projet de loi en question a été présenté par cette coalition de gauche, mais a été ajourné sine die. Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP / parlement) ayant justifié ce report par «les projets prioritaires» inscrits à son ordre du jour.

Selon lui, le président Béji Caïd Essebsi a dernièrement reproché au président du parlement d’avoir programmé une séance plénière pour l’examen du document.

Le député a accusé les partis au gouvernement et le président du parlement, Mohamed Ennaceur d’être à l’origine de cet ajournement qu’il a qualifié de «vile tentative de rester au pouvoir». «Honte à vous, valets», a-t-il lancé.

De son côté, le vice-président du parti islamiste « Ennahdha », Ali Laârayedh, qui fait partie de la coalition au pouvoir en Tunisie, appréhende les répercussions d’une telle loi.

Dans une déclaration faite dimanche dernier au journal «Al Chourouk», il a estimé que «la Tunisie n’a, réellement, pas besoin de cette loi incriminant la normalisation avec l’Etat d’Israël».

Selon lui, la Tunisie a de nombreux intérêts avec des pays occidentaux, des instances internationales et, même, des pays arabes qui verraient d’un mauvais œil que la Tunisie fasse une exception sur ce plan.

Car, a-t-il expliqué, les Palestiniens n’ont jamais demandé à quiconque, une loi de ce type, suggérant que ce sujet soit traité d’un commun accord entre les pays arabes au niveau de la ligue des Etats arabes, et non de façon individuelle.

Une association appelée «collectif contre la normalisation avec l’entité sioniste», organise régulièrement des manifestations contre l’établissement de relations directes ou indirectes avec l’Etat hébreu.

De son côté, la « Ligue tunisienne pour la tolérance » milite depuis décembre dernier, contre la normalisation des rapports avec Israël qu’elle accuse de ne pas respecter les conventions internationales et de bafouer les droits de l’homme des Palestiniens.

Pour sa vice-présidente Meriem Hammami, la campagne que mène la ligue «n’est pas un appel à la violence ni à la haine contre les personnes de confession juive dont nous respectons la foi et qui comptent dans leur rang des personnes qui militent activement contre le sionisme», notant que «notre campagne est une lutte contre l’injustice et l’oppression».

Elle considère que « la normalisation est un crime, car elle implique l’acceptation des boucheries commises envers le peuple palestinien et la légitimation du colonialisme sioniste ».

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