AA / Tunis / Adel Thebti

Le président tunisien a annoncé, jeudi, le lancement d'une « opération d’assainissement » du pays des spéculateurs et des contrebandiers des produits alimentaires de base.

C'est ce qui ressort d'une audience accordée par le président de la République à la cheffe du gouvernement, Najla Bouden au Palais de Carthage, selon une vidéo diffusée par la Présidence tunisienne sur sa page officielle du Réseau social « Facebook ».

Saïed a indiqué « qu’aujourd’hui, débute l'opération pour purger le pays de ces spéculateurs criminels ».

Il a ajouté : « Nos mains ne tremblent pas. Nous sommes constants et nous n’allons pas trembler quand il s’agit de droit, sur la voie de la réalisation des objectifs de notre peuple. Nous ne craignons point les difficultés ».

« Aujourd’hui à l'aube, plusieurs formations sécuritaires combinées, de la Sûreté nationale, de la Garde nationale, de la Douane, ainsi que les Directions régionales du Commerce (relevant du ministère du Commerce dans les gouvernorats) ont commencé l'opération et œuvrent actuellement dans plusieurs régions qui ont été déterminées », a-t-il dit.

Saïed a insisté que « L'opération ne sera pas une simple campagne mais un processus continu pour purger le pays de ceux qui malmènent la nourriture des Tunisiens et des Tunisiennes ».

Mercredi, le président tunisien avait appelé à lancer une « guerre sans merci » contre la spéculation, particulièrement celle qui touche les produits alimentaires de base.

C'était à l'occasion d'une visite effectuée par Saïed au ministère de l'Intérieur, dans la capitale Tunis.

Le locataire de Carthage a souligné: « Je la veux une guerre sans merci contre ces spéculateurs criminels, dans le cadre de la loi…un décret sera élaboré concernant les circuits de la faim pour en faire des circuits de distribution ».

« Cette spéculation n'a pas eu lieu en décembre 2010 (dans une allusion à la révolution tunisienne), ce qui signifie que le monopole auquel fait face le pays aujourd'hui est manipulé et la situation n'est pas normale », a-t-il ajouté.

La Tunisie fait face à une pénurie des produits alimentaires de base, notamment, la semoule, l'huile, et le riz, ce qui a poussé les grandes surfaces à rationner les quantités mises à la vente.

La Tunisie souffre, depuis le 25 juillet dernier, d’une détérioration de la situation économique, des suites d'une crise politique, lorsque le président de la République avait imposé des « mesures d’exception », s’agissant notamment du gel des activités du Parlement, de la légifération par voie de décrets et du limogeage du Chef du gouvernement.

*Traduit de l’arabe par Hatem Kattou