AA/Tunis/ Bouazza Ben Bouazza

Une grève des techniciens de la navigation aérienne en Tunisie, communément appelés les “aiguilleurs du ciel”, a été évitée de justesse à l’issue de négociations marathon qui se sont poursuivies jusque tard dans la soirée de mercredi entre les autorités et la partie syndicale , a appris jeudi l’agence Anadolu auprès de l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA).

Une première séance de négociations tenue mercredi après-midi avait abouti à un échec.

La grève qui menaçait de fermer l’espace aérien tunisien et de paralyser dès ce jeudi et pendant deux jours, la navigation aérienne dans tous les aéroports tunisiens, a été reportée aux 23 et 24 décembre courant.

La décision de ce report a été prise à la suite d'une réunion de négociation entre les ministres du Transport, Hichen Ben Ahmed, des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, et des représentants de la centrale syndicale dont le secrétaire général de l’Union régionale du travail Farouk Ayari.

Selon le responsable de la communication à l’OACA, Mohamed Walid Ben Ghachem, le trafic aérien se déroulait normalement jeudi matin à l’aéroport international de Tunis-Carthage.

D’après une responsable du syndicat de base de l’office, Kawthar Sahraoui, l’une des revendications des techniciens consistait en l’octroi d’une prime d’incitation à la production dont bénéficient les deux tiers de leurs collègues de l’OACA, faisant valoir que les techniciens ne représentent que le tiers des employés et que l’impact financier d’une telle mesure ne dépasse pas les 700 mille dinars.

Le syndicat réclame, en outre, l’organisation de concours internes, parallèlement aux concours externes, afin de favoriser la promotion des agents de l’OACA.

Selon Farouk Ayari, les doléances des agents et cadres de la sécurité aérienne sont “légales”, s’agissant, selon lui, de “l’application de la loi”.

“Nous sommes ouverts à la négociation et nous ne demandons pas d’avantages nouveaux, mais juste ce qui a été convenu depuis un an et demi déjà”, a-t-il assuré à Anadolu.

Face à la menace de la grève qui initialement, devait débuter à minuit, le chef du gouvernement Youssef Chahed a, selon radio Mosaïque, ordonné de perquisitionner les techniciens de l’OACA, une mesure qui légalement, les contraint de travailler même en cas de maintien de la grève.

Qualifiant la situation de “préoccupante”, le président directeur général de la compagnie “Tunisair”, Elyès Mnakbi a, dans une déclaration au journal “Le Maghreb”, exprimé l’espoir qu’un accord sera conclu entre l’autorité de tutelle et le syndicat, notant que la compagnie ne pourra pas supporter l’impact d’un tel débrayage alors qu’elle commence à peine à opérer graduellement son redressement.