Tunisie : Les manifestations nocturnes se poursuivent pour «briser le couvre-feu»
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Hayouni, a déclaré à l'Agence Anadolu que « plus de 200 personnes ont été arrêtées, samedi soir, pour des actes de vandalisme et de tentatives de vol et de pillage de biens publics et privés »

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AA/ Tunis
Les quartiers populaires de la capitale Tunis et certains gouvernorats du pays ont été le théâtre dimanche soir, de protestations nocturnes pour le quatrième jour consécutif, émaillées d'affrontements avec les forces de l’ordre, sur fond de rejet du couvre-feu imposé dans le cadre des mesures de lutte contre le coronavirus.
Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, des dizaines de jeunes ont occupé les rues des quartiers populaires tels que les cités « Ettadhamen», «Chabaou» et « Sidi Hassine» situées à la périphérie de la capitale, et de nombreux autres quartiers dans les gouvernorats de Nabeul (est) et de Siliana (ouest).
Des heurts ont eu lieu dans plusieurs régions avec les forces de sécurité, après que ces dernières ont fait usage du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, selon le correspondant de l'Agence Anadolu.
Les protestations nocturnes ont commencé avec le début du couvre-feu imposé par le gouvernement, de jeudi 16h00 (15h00 GMT) jusqu’à lundi 6h00 du matin heure locale (05h00 GMT).
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Hayouni, a déclaré dimanche à l'Agence Anadolu que « plus de 200 personnes ont été arrêtées, samedi soir, pour des actes de vandalisme et de tentatives de vol et de pillage de biens publics et privés »
Quant à savoir s'il existe une motivation politique derrière ces protestions, Hayouni a souligné : « Nous avons été confrontés sur le terrain à des situations relatives à des actes de sabotage et de vandalisme auxquels nous avons fait face, et le parquet se penchera sur la motivation derrière ces événements ».
Dimanche soir, le nombre total de personnes touchées par le coronavirus en Tunisie s’est élevé à 180 090, dont 5 692 morts et 128 992 guérisons.
Depuis environ deux mois, la Tunisie est secouée par des manifestations dans plusieurs régions du pays, réclamant de meilleures conditions de vie et des opportunités d'emploi pour les chômeurs.
Ces manifestations ont coïncidé avec le dixième anniversaire de la révolution qui a renversé l'ancien régime, ouvrant la voie à une transition politique qui bute sur des difficultés économiques.
Samedi, le Premier ministre Hichem Mechichi a annoncé un remaniement ministériel touchant 11 portefeuilles (sur 25), en promettant des progrès au niveau social et économique.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail