AA / Tunis / Adel Thebti

Les deux composantes du Bloc démocratique au parlement tunisien (38 députés/217), le Courant Démocratique et le Mouvement du Peuple ont des positions divergentes face au gouvernement de Hichem Méchichi qui doit être annoncé au cours des deux prochains jours.

Des médias locaux ont rapporté, en citant le président du Conseil national du Courant démocratique (22 députés), Mejdi Ben Ghezela, que « le Conseil national du Courant qui s’est tenu, dimanche, dans la ville de Sfax (sud) a décidé de ne pas accorder la confiance au gouvernement de Méchichi ».

Dans le même ordre d’idées, le ministre des Affaires foncières et dirigeant du Courant démocratique, Ghazi Chaouachi, a écrit sur sa page « Facebook », que « le pire du licite est d’aller à des élections anticipées et no pas s’aventurer avec un gouvernement sans identité », dans une allusion au rejet du gouvernement de Méchichi.

De son côté, le Mouvement du Peuple (15 députés), a eu une position différente de son partenaire au Bloc démocratique, dès lors que son Conseil national a décidé, au cours d’une réunion, dimanche, à Tunis, d’aller dans le sens d’un vote de principe en faveur du gouvernement de Méchichi.

Le président du Conseil national du Mouvement du Peuple, Oussama Aouidet, a déclaré sur les ondes d’une radio privée, lundi, que l’orientation générale du Conseil national consiste à « voter en principe en faveur du gouvernement de Méchichi ».

« Le Conseil national a mandaté le Bureau politique de suivre le programme économique et social du gouvernement et de surveiller le degré d’indépendance et de probité de ses membres », a-t-il ajouté.

« La décision finale sera prise le jour du vote [au parlement] », a-t-il lancé.

Le 25 juillet écoulé, le président tunisien Kais Saied, a chargé Hichem Méchichi, de former le nouveau gouvernement dans un délai ne dépassant pas un mois. Le délai a commencé à courir le 26 juillet.

Méchichi est une personnalité indépendante, qui n’appartient à aucun parti ou force politique de même qu’il n’a pas été cité dans les listes présentées au président par les partis politiques pour occuper ce poste.

La Tunisie a vécu, récemment, au rythme d’une crise politique aigue, à cause, notamment, de la recrudescence des différends entre les protagonistes politiques et des soupçons de conflits d’intérêts qui ont contraint le Chef du gouvernement Elyes Fakhfakh à la démission.

Hichem Méchichi a occupé le poste de ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement de Elyes Fakhfakh, en poste depuis le mois de février dernier.