Politique

Tunisie: débat contradictoire au parlement sur les dessous des assassinats politiques

- Pour ses élus, Ennahdha sera “le plus grand bénéficiaire” du dévoilement de la vérité

Hatem Kattou  | 19.11.2018 - Mıse À Jour : 20.11.2018
Tunisie: débat contradictoire au parlement sur les dessous des assassinats politiques

Tunis

AA / Tunis / Bouazza Ben Bouazza

Auditionnés lundi lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (parlement) après “les révélations” faites dernièrement par le comité de défense des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi assassinés en 2013, les ministres tunisiens de l’intérieur Hicham Fourati et de la Justice Karim Jamoussi ont assuré que les documents relatifs à ces affaires sont aujourd’hui entre les mains de la justice.

Plusieurs députés ont pointé du doigt le mouvement d’obédience islamique Ennahdha l'accusant d’être impliquée dans ces meurtres à travers notamment ce qu’ils appelé un “appareil sécuritaire secret” dont la cheville ouvrière est le dénommé Mustapha Khedher condamné à huit ans de prison.

Ils ont dénoncé par ailleurs, les “irrégularités” entachant la fameuse “chambre noire” contenant les documents afférents à cette affaire dont l’existence au sein du ministère de l’intérieur n’est pas légale, selon l’opposante Samia Abbou.

Pour leur part, les élus d’Ennahdha ont rejeté les accusations qui lui sont adressées faisant valoir qu’elles ne sont pas fondées et qu’elles visent à porter atteinte à l’image du mouvement islamiste.

Pour l’islamiste Samir Dilou, “le plus grand bénéficiaire du dévoilement de la vérité (sur les assassinats) ne peut être qu’Ennahdha qui est accusée injustement”.

A ses yeux, “ce qui se passe aujourd’hui ne peut nullement servir la transition démocratique que traverse le pays”.

“La campagne menée contre Ennahdha a des visées politiques en relation avec les élections (législatives et présidentielle) de 2019”, a-t-il avancé notant que “les affaires politiques ne sont tranchées que par les urnes”.

“Nous voulons avant quiconque que la vérité soit dévoilée en évitant toute pression sur le pouvoir judiciaire”, ont plaidé les orateurs islamistes.

Le ministre de l’intérieur a affirmé que son département “ne nie pas l’existence des documents saisis qui sont à la disposition de la justice, mais réfute l’appellation de “chambre noire”, notant qu’il s’agit d’un espace sécurisé dépendant de la direction des archives et que l’enquête suit son cours.

Il a fait observer que cet espace a été ouvert au juge d’instruction en charge de l’affaire qui a mis sous scellés les documents qui s’y trouvent, en attendant que la chambre d’accusation s’y penche et tranche.

Première sortie du nouveau ministre de la justice Karim Jamoussi qui a déclaré au cours de son audition que le ministère public près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a ouvert une enquête judiciaire à ce sujet, le 8 octobre 2018.

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