Tunisie/deux rassemblements à l'avenue Bourguiba entre les pro et les anti-Kaïs Saïed
- Un dispositif sécuritaire important a été déployé sur les lieux.

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AA / Tunis
Dans la matinée de ce vendredi 17 décembre, des manifestants et sympathisants de Kaïs Saïed ont investi la rue tunisienne. Les anti et les pro-décisions exceptionnelles du 25 juillet se sont rassemblées dans la capitale, au milieu d'un dispositif sécuritaire important déployé sur les lieux.
Le rassemblement protestataire contre les récentes décisions de Saïd s'était tenu à l'avenue « Habib Bourguiba », à l'initiative du mouvement « Citoyens contre le coup d'État » (qui comprend des personnalités indépendantes).
De l'autre côté de l'avenue Bourguiba en face du théâtre municipal, des dizaines de partisans du président tunisien ont organisé simultanément un rassemblement en soutien à ses décisions.
Un important dispositif sécuritaire a été déployé sur les lieux. Des barrières sécuritaires ont installées partout.
A rappeler que le locataire de Carthage avait annoncé, durant la soirée du lundi, la prolongation du gel du Parlement jusqu'à la tenue d'élections législatives anticipées le 17 décembre 2022, l'organisation d’un référendum le 25 juillet 2022, le suivi des réformes constitutionnelles ainsi qu'une réconciliation pénale avec les personnes impliquées dans des délits économiques et financiers.
La Tunisie traverse une grave crise politique, depuis que le Président Saïed a décidé, le 25 juillet, de geler les pouvoirs du Parlement, de lever l'immunité des députés et de limoger le chef du gouvernement. Il a ainsi décidé d’assumer pleinement le pouvoir exécutif, avec l'aide d'un gouvernement dont il désignera le chef.
Le 22 septembre dernier, Saïed a publié le décret présidentiel n° "117", à l'aune duquel, il a décidé de supprimer l'organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et de promulguer des lois par décret présidentiel.
La majorité des forces politiques en Tunisie rejettent les décisions de Saïed, et les considèrent comme un "coup d'Etat contre la Constitution", tandis que d'autres forces les soutiennent, les considérant comme un "redressement du processus de la révolution de 2011", qui a renversé le régime de l'ex-président, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi