Tunisie : Des dizaines de jeunes poursuivent leur sit-in au siège du gouvernorat de Tataouine
Les protestataires, qui réclament la mise en œuvre d'un accord conclu avec le gouvernement en 2017 pour embaucher des jeunes sans emploi, ont entamé, samedi soir, une grève sauvage de la faim.

Tunisia
AA/Tataouine (Tunisie) / Haitham Al-Mahdhi
Pour la deuxième semaine consécutive, un certain nombre de jeunes tunisiens de Tataouine continuent leur Sit-in au siège du gouvernorat, pour exiger la pleine application des termes de l'accord conclu en 2017, entre le gouvernement et les protestataires d’El Kamour.
Le 16 juin 2017, le gouvernement tunisien avait signé un accord avec des militants qui manifestaient dans la zone de "El Kamour", proche des gisements de pétrole du gouvernorat de Tataouine, au sud-est du pays.
L'accord stipulait la fin du sit-in, qui a duré plus de deux mois, en échange de réponses concrètes aux revendications des manifestants liées au développement de la région, et aux opportunités d'emploi dans le gouvernorat, qui connait le taux de chômage le plus élevé du pays.
Selon le correspondant d’Anadolu, des manifestants (dont le nombre n’est pas précisé) ont entamé, samedi, une grève de la faim, qui a nécessité le transfert d'un certain nombre d'entre eux à l'hôpital.
Dans une interview accordée à Anadolu, Tahar Bribech, membre de la coordination du sit-in, a déclaré: "Nous ne demandons que la mise en œuvre de ce qui avait été précédemment convenu avec le gouvernement".
Et d’expliquer que "les points les plus importants sont l'achèvement de l'affectation de 1500 jeunes dans les compagnies pétrolières du désert, et 500 autres dans la société de l'environnement, de la plantation et du jardinage de Tataouine, ainsi que le financement du Fonds de développement et d'investissement dans le gouvernorat de Tataouine à hauteur de 80 millions de dinars (environ 28,7 millions de dollars)".
"Il y a une absence totale du gouvernement dans ce dossier, et même le gouverneur de la région que nous avons rencontré précédemment est fondé légalement à activer l'accord, mais il n'a aucune crédibilité", a-t-il conclu.
Il n'a pas été possible d'obtenir un commentaire immédiat de la part du gouverneur de Tataouine et des autorités tunisiennes concernant ces déclarations.
L'accord d’El Kamour, signé il y a plus de deux ans, stipulait l'activation des demandes des jeunes du gouvernorat, à travers le recrutement de 1500 jeunes par les compagnies pétrolières (1000 en 2017 et 500 en 2018), en plus d'affecter 3000 autres jeunes à la société de l'environnement, de la plantation et du jardinage de Tataouine, ainsi que le financement du fonds d'investissement de Tataouine à hauteur de 80 millions de dinars .
La semaine dernière, le gouverneur de Tataouine, Adel Ouerghi, accompagné d'un certain nombre de représentants de la région au Parlement, a rencontré des représentants des manifestants au siège du gouvernorat, et la réunion a traité de diverses demandes des manifestants.
Ouerghi a suggéré la création d'un comité composé d'experts et d'un certain nombre de députés pour évaluer et suivre la mise en œuvre de l'Accord d’El Kamour.
Le gouvernorat de Tataouine regorge de pétrole et de gaz, et des sociétés énergétiques nationales et étrangères sont disséminées dans le désert voisin.
Selon les chiffres officiels, les champs de Tataouine contribuent à 40% de la production pétrolière tunisienne et à 20% de la production gazière.
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