Tunisie : Déploiement de l'armée à Tataouine
- Des heurts entre des manifestants et les forces de l’ordre avaient éclaté à différents endroits de la ville de Tataouine entre la nuit de samedi et la matinée de dimanche, sur fond de revendications sociales.

Tunisia
AA / Tataouine (Tunisie) / Haytham Al Mahdhi
Des unités de l'armée tunisienne se sont déployées, lundi, devant les sièges des autorités locales et sécuritaires du gouvernorat de Tataouine (sud-est), au lendemain de la dispersion d’un sit-in de plusieurs jeunes du gouvernorat.
Selon le correspondant de l’Agence Anadolu, le déploiement de l'armée est intervenu, cet après-midi, après des affrontements entre manifestants et forces de sécurité dans le gouvernorat.
Dans un contexte connexe, le militant des droits de l'homme tunisien Moncef Khabir a déclaré à l’Agence Anadolu que 11 manifestants arrêtés hier ont été libérés.
"Les autorités ont cependant refusé de libérer le porte-parole des manifestants, Tarek Haddad, qui a été transféré à la capitale", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Les forces de l’ordre tunisiennes sont intervenues, entre samedi soir et dimanche matin, pour mettre fin à un sit-in de plusieurs jeunes du gouvernorat de Tataouine (sud), qui ont coupé la route devant des camions-citernes de compagnies pétrolières se dirigeants vers le désert environnant la ville de Tataouine, où sont implantées les concessions de ces compagnies.
Des heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre ont alors éclaté à différents endroits de la ville de Tataouine.
Les manifestants appelaient à faire pression sur le gouvernement pour qu’il mette en œuvre les dispositions de de l' «accord d’El-Kamour», conclu en 2017, dans son intégralité.
Durant l’année 2017, un Sit-in avait été organisé par des jeunes chômeurs de la région de Tataouine, durant lequel les manifestants ont dressé des tentes devant le site de production pétrolière d’El-Kamour, situé dans le désert, à 100 km de la ville de Tataouine, et fait pression durant près de trois mois sur le gouvernement pour qu’il réponde à leurs revendications sociales.
Le gouvernement de l’époque avait finalement été contraint à négocier un accord prévoyant des mesures à caractère économique et social, dont un fonds de développement de 80 millions de dinars par an (environ 32 millions de dollars), ainsi que la création de près de 4500 emploi dans la région, en échange de la levée du sit-in.
Les manifestants demandent aujourd'hui la mise en œuvre de la promesse d’affectation de 1500 personnes à des emplois au sein des sociétés pétrolières implantées dans la région, l'emploi de 500 autres dans la Société Tunisienne pour l’Environnement (spécialisée dans l'aménagement paysager des entrées de villes) et d’allouer les 80 millions de dinars (environ 32 millions de dollars) par an au fonds de développement du gouvernorat, comme convenu lors de l’accord de 2017.
Le gouvernorat de Tataouine est riche en pétrole et en gaz, et des sociétés énergétiques nationales et étrangères sont implantées dans différentes zones du désert environnant.
Selon les chiffres officiels, les champs pétrolifères et gaziers de la région de Tataouine représentent 40% de la production pétrolière tunisienne et 20% de la production gazière du pays.
*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj
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