
AA / Tunis / Nayress Ben Gaga
A la première moitié de cette journée électorale, un taux de participation plus faible que celui enregistré lors des législatives d’octobre a été constaté dans les provinces tunisiennes. Certains estiment qu'il s'agit d'un taux définitif alors que d'autres font remonter cette baisse au changement de l’heure locale du vote.
A Montfleury, un des quartiers de la capitale, les bureaux de vote, qui à l’ouverture arboraient des files d’attentes d’une trentaine de personnes, étaient quasiment vides vers 12H00 (11H00 GMT).
Les bureaux de vote de Mellassine, (quartier populaire de Tunis), étaient davantage fréquentés, mais la participation était moins importante qu’aux législatives.
Pourtant, à quelques dizaines de mètres des centres de vote, un marché hebdomadaire grouillait d’habitants et de marchands, notamment de femmes, quasi-absentes aux urnes.
Mouna, la cinquantaine, penchée sur un stand de friperie, a déclaré à Anadolu : «Je compte aller voter vers le coup de 15H00. Il faut d’abord que je finisse mes courses et que je mange un peu, il faut voter le ventre plein ! ».
Mohammed, la vingtaine, et vendeur de friperies au même marché, a assuré : « J’irai voter, c’est mon droit et je ne compte pas m’en défaire. Mais je dois d’abord travailelr parce que, indépendamment de qui sera le prochain Président, il ne me remboursera pas ma journée ».
Cependant il a affirmé n’avoir pas encore décidé pour qui ira sa voix.
Monia, la quarantaine, a, de son côté, affirmé : «Je n’ai pas encore voté, mais j’irai l’après-midi, ma fille et moi pour voter Hamma Hammami (Candidat du Front Populaire), le seul qui a évoqué le problème de l’immigration clandestine et j’ai deux enfants partis clandestinement en Tunisie».
Ahmed el-Khemiri, 32 ans et au chômage, a déclaré qu’il boycottait les élections.
« J’ai voté en 2011 et ceux qui ont accédé au pouvoir grâce à ma voix n’ont rien fait pour moi ni pour le pays. Je suis père de deux enfants et je suis au chômage. Alors il n’y a aucune raison pour que je vote encore », a-t-il affirmé.
Salah el-Hawwat, marchant de dattes, a affirmé qu’il n’a pas encore voté mais qu’il pense y aller dès qu’il «liquide» sa marchandise.
« Je soutiens Hamma Hammami et Beji Caid Essebsi et je voterai pour l’un des deux, mais j’ignore encore lequel. J’espère que le prochain président se rappellera des plus démunis qui ont voté pour lui. », a-t-il tenu à préciser.
Noureddine Nefzi, vendeur de fruits au marché, est venu à la rencontre de la correspondante d’Anadolu brandissant son index coloré comme un trophée et a lancé : « Quant à moi, j’ai voté à la première heure de l’ouverture des bureaux. Avant même de commencer le travail. ».